Heureux vainqueur de la demi-finale du Top 14 face au Racing (16-6) vendredi, Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon, veut ramener le Bouclier à Toulon, qui attend le titre depuis 1992. Il espère aussi faire le doublé et ainsi « changer le cours de l’histoire du club ».

Mourad, quel est votre sentiment après ce match ? De la fierté ?
La joie de se qualifier pour une finale n’est rien par rapport à la tristesse de la perdre. Tous ces sentiments qu’on vit en ce moment, ils vont dégager très vite si on perd cette finale. Les finales il faut les gagner. Il faut ramener le Top 14 à Toulon bien sûr. Le Top 14 à Toulon, c’est une religion, car les gens quand ils se lèvent à Toulon disent « au nom du père, du fils et du RCT ». Ça fait partie de la prière. Ne pensez pas que je me prenne pour le messie, ni Lionel, ni celui est venu y a très longtemps mais j’ai envie de ramener le bouclier à Toulon pour les trois générations de Toulonnais qui nous suivent depuis quelques années. Entre les anciens qui disent « je veux encore en voir un », les jeunes qui disent « je veux en voir un parce que mon père n’arrête pas de m’en parler » et le père qui dit « j’ai vu la Coupe d’Europe maintenant je veux la Coupe d’Europe et le Bouclier ». On est face à ce dilemme. 

Vous nous avez un peu menti jeudi en disant que vous aviez la tête à Cardiff…
Je ne sais pas si on fera le doublé, on va essayer. On est juste qualifié pour les deux championnats les plus difficiles au monde. C’est ce qu’il faut réaliser. On peut changer le cours de l’histoire du club. On peut écrire un truc qui restera pendant des années. Faire le doublé, tu te dis que même Isaac Asimov (écrivain de science fiction, ndlr) n’aurait pas osé écrire un truc comme ça.  

Guy Novès a dit que c’était impossible de faire le doublé. Qu’en pensez-vous ?
Guy Novès c’est un seigneur. Il fait partie de ces personnes du rugby qui sont un peu au-dessus. Mais quand il dit « c’est impossible », c’est parce que c’est son rêve et qu’il sait qu’il va le faire un jour. Il le fera un jour, le doublé, Guy Novès, je n’en doute pas. Nous on va se battre pour le faire, bien sûr. Je ne vais pas dire qu’on va aller à Cardiff la semaine prochaine pour perdre. On va jouer jusqu’à l’épuisement. Si on est épuisé samedi soir, on essayera de tenir un petit peu et puis on va se servir de l’expérience de l’an passé sur la récupération. Ce qu’on a fait avec Jacky (Lorenzetti, le président du Racing, ndlr) cette semaine c’était une private joke entre lui et moi. On s’adore. Je suis certain que le Stade de France, il ne va pas tarder à le voir et qu’il ne va pas tarder à empêcher beaucoup de monde d’y aller. C’est écrit et inéluctable. 

Source: rugby365.fr