Mourad Boudjellal: « si je ne peux pas respecter mes accords j’aurai le bordel chez moi »

Mourad Boudjellal: « si je ne peux pas respecter mes accords j’aurai le bordel chez moi »

2 décembre 2015 - 16:27

8 Commentaires

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NM-324386Le président toulonnais Mourad Boudjellal n’aime pas la nouvelle règle du « salary cap » (plafond salarial). Si le RCT va en finale, « je fais comment? » demande-t-il. Le patron varois évoque également son admiration pour Matt Giteau.

Vous continuez votre politique de recrutement de stars, mais vous avez payé moins cher Ma’a Nonu que d’autres par le passé. Le modèle a changé?

Mourad BOUDJELLAL: A mes débuts, on avait un handicap sportif, les conditions n’étaient pas les mêmes. Aujourd’hui, on a un vrai projet sportif où ils viennent gagner des titres, des compétences, toutes les conditions sont réunies pour payer un peu moins cher que les autres clubs, et les joueurs le savent.

Avez-vous attiré de cette façon François Trinh-Duc?

M.B: Oui. Lui, je le voulais depuis deux ans. C’est l’exemple type. Il va trouver ici de la sur-compétence à son poste avec (les entraîneurs) Jonny (Wilkinson) et Diego (Dominguez). S’il retrouve l’équipe de France, cela compensera nettement une baisse de salaire, je pense.

Vous avez comparé Matt Giteau à Messi.

M.B: C’est simple: 75% de victoires avec Giteau, 35% sans lui. Il a l’oreille de tout le monde, c’est un patron, comme Jonny. Il a de l’influence et son absence nous a coûté cher. Giteau, c’est le relais de Bernard (Laporte) avec le groupe. A la mi-temps, dès qu’il y a un problème technique, Giteau vient en parler à Bernard, en tête à tête, et il a immédiatement une réponse technique. Il y a beaucoup de respect mutuel entre eux.

L’inclusion des primes de finales au salary cap ne risque-t-il pas de poser problème au RCT, qui paie jusqu’à 50% des salaires en primes?

M.B: J’ai pris des engagements avant et ils (la Ligue, ndlr) ont changé les règles en cours de partie (le 20 avril dernier, ndlr). Si on va en finale, je fais comment? J’ai écrit au président de la Ligue (Paul Goze) il y a quelques mois, j’ai dit que j’étais d’accord pour tout respecter, mais j’ai pris des accords oraux avec mes joueurs avant et si je ne peux pas les respecter j’aurai le bordel chez moi. Est-ce qu’il faudra faire un référé d’heure à heure pour savoir si la loi peut être rétroactive ou pas? On verra si on est en demi-finales.

 » Ce n’est pas la masse salariale qui est importante, c’est comment elle est faite »

Vous en voulez à la Ligue?

M.B: Moi, je respecte Paul Goze. Je ne suis pas d’accord avec sa notion de l’économie du Top 14, mais ça ne veut pas dire que je suis contre les idées de l’homme. Je trouve que Paul Goze est un mec bien. Mais je reproche à l’économie du Top 14 de ne pas tenir compte de l’essentiel: ce n’est pas la masse salariale qui est importante, c’est comment elle est faite. Le salary cap a été mis en place pour empêcher un milliardaire de fausser l’économie du rugby, pas pour empêcher un entrepreneur de grandir. Si la masse salariale est alimentée par l’économie du rugby dans sa ville, cela veut dire qu’on crée de la richesse pour tout le monde. Regardez: quand on parle de déplacer le match à Bordeaux, (le président de l’UBB) Laurent Marti dit qu’il va perdre 500.000 euros. La réception du RCT lui rapporte un demi-million, il gagne ça à chaque match? Ceux qui râlent devraient dire merci à Toulon.

Source: rugbyrama.fr

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8 Commentaires

  1. reivax 2 décembre 2015 at 17h- Répondre

    Je comprends rien à cette histoire de primes ! Sont-elles inscrites dans le contrat du joueur ou seulement des « promesses orales  » ? Si elles sont inscrites dans le contrat avant la nouvelle convention sur le salary cap, je ne vous pas pourquoi celle-ci s’appliquerait !? Mais ça n’a pas l’air d’être le cas…alors MB devra payer les amendes en espérant ne pas trop dépasser son budget…de mon point de vue, il était prévisible et normal que la règle change, le salary cap existant pour éviter un trop grand déséquilibre entre les équipes.

    • marcociti 2 décembre 2015 at 18h- Répondre

      Simple. Regarde un grand nombre de modifications de taxes/impôts depuis 2012. Avec effet rétroactif. Donc tu te fais forcément baiser au début, car ce qui te tombe dessus ne pouvait être prévu. Bonne chance pour négocier avec l’Etat. Ben là, bonne chance pour négocier avec la Fédé. Devant un tribunal, ce sera certainement plus simple de se défendre, mais ?????
      Résultat, il aurait dû garder Soleil, et engager ses joueurs comme dessinateurs à mi-temps 😀

    • leto 2 décembre 2015 at 20h- Répondre

      C’est juste une règle débile mise en place par Blanco pour essayer de sauver le BO.
      Quand je dis que la règle est stupide, je m’explique. Déjà, un milliardaire ou un gros groupe pourra toujours aller payer un joueur pour un travail fictif de VRP. Personne à la ligue n’ira mettre son nez dans les comptes de Michelin, des laboratoires Fabre ou dans les affaires de Lorenzetti, Savare ou Altrad! Bref, la règle est totalement inefficace. Moralité, cette règle ne baise qu’un seul type d’équipe. Celles qui se développent avec une économie saine, cherchez l’erreur.

      Ensuite, le salary cap n’est pas actualisé d’année en année. A l’arrivée, tu auras 14 équipes ayant le même budget, bref ça ressemblera à un système de franchise type NBA (avec des tricheries possibles pour les plus riches, faut pas déconner) dans lequel il y a des des descentes… le truc ridicule.

      Le seul moyen de rendre le top 14 propre financièrement est de mettre en place un fair-play financier plus qu’un salary cap avec le droit pour un investisseur d’augmenter son budget au maximum du minimum entre 20% de son budget hors augmentation et 5M€. Ca n’empêcherait pas les clubs de grandir sans pour autant voir débarquer un mec capable de poser 100M/an et tout fausser.

      Goze, Salviac, Blanco sont des gros abrutis qui veulent revenir au rugby amateur…

  2. jipe 2 décembre 2015 at 18h- Répondre

     » mais j’ai pris des accords oraux avec mes joueurs avant … « : autant on peut plaider la non application des effets rétroactifs d’un règlement autant avec cette phrase c’est plus que risible.

  3. lemacadam 2 décembre 2015 at 19h- Répondre

    Président ne vous en faites pas, comme moi, j’en suis certain une grosse partie des supporters et abonnés seront prêts à payer leur abonnement plus cher, voire à participer à une collecte si le club se trouvait être en danger. Je parle pour moi, mais je suis optimiste, et beaucoup sur ce forum en feraient autant.

  4. Joël 2 décembre 2015 at 19h- Répondre

    En droit français, il faut une offre de l’un et une acceptation de l’autre pour former le contrat quand bien même l’offre et l’acceptation seraient orales.

    Toutefois il faut impérativement un écrit pour faire la preuve de ce contrat et tout autre moyen de preuve n’est pas recevable ( sauf le cas extrêmement limité à quelques situations qui admettent que la preuve puisse être faite par un simple commencement de preuve par écrit)

    Dès lors et bien que l’accord ait formé le contrat, on ne peut s’en prévaloir si on ne peut faire la preuve de ce contrat par un écrit.

    En termes clairs, Mourad ne peut invoquer la non rétroactivité de la loi aux contrats en cours s’il ne peut faire la preuve par écrit de ces contrats

    • jipe 2 décembre 2015 at 19h- Répondre

       » Mourad ne peut invoquer la non rétroactivité de la loi aux contrats  » En droit français où tu sembles être pointu, les lois sont votées par le Parlement, pas par la LNR. Celle – ci se contente de règlements.

  5. Joël 3 décembre 2015 at 16h- Répondre

    La loi dans mon propos est une formule générale visant toute norme, y compris le règlement alors que toi tu parles de la loi au sens formel, a savoir la norme votée par le législateur à savoir le parlement. De toute façon ta remarque ne change rien au problème, Mourad ne peut invoquer la non rétroactivité du texte dès lors qu’il ne peut prouver à défaut d’écrit l’existence d’un accord qui aurait pris antérieurement à ce texte. En revanche en ce qui concerne tous les contrats passés par écrit avant ce texte ne peuvent se voir opposer une rétroactivité de ce texte