On sait pourquoi Romain Ntamack brille avec Toulouse et échoue avec les Bleus

On sait pourquoi Romain Ntamack brille avec Toulouse et échoue avec les Bleus

Le mardi 18 novembre 2025 à 22:40 par David Demri

0 Commentaire

Publicité


Romain Ntamack est devenu malgré lui le symbole des difficultés actuelles du XV de France. Discret contre l’Afrique du Sud puis face aux Fidji, l’ouvreur toulousain se retrouve au centre d’un débat qui dépasse largement sa seule performance.

Le 10, cible facile en période de turbulences

Chaque fois que les Bleus traversent un trou d’air, le même scénario se répète : l’ouvreur est pointé du doigt. Cette fois, Ntamack n’y échappe pas. Certains supporters estiment « qu’on ne l’a pas vu du match » ou qu’il serait « en service minimum ».

Mais Fabien Galthié n’est pas du même avis.

Après le match contre les Fidji, le sélectionneur a défendu son joueur :

« Romain s’est énormément employé en défense et dans le jeu sans ballon (…) Il a su trouver de bonnes touches quand il le fallait. Il a été précis. »

Pour Richard Dourthe, l’ancien centre international, l’analyse est claire :

« Ceux qui le critiquent ne voient pas tout le travail défensif qu’il fait. C’est une sécurité de l’avoir dans l’équipe. »

Un joueur attendu pour éclairer le jeu

Le poste de numéro 10 reste néanmoins celui où l’on espère des éclairs, des prises d’initiative et des actions qui changent le cours d’un match. Et c’est précisément là que le débat se tend.

Yann Delaigue, ancien Bleu lui aussi, résume l’attente générale :

« C’est vrai qu’on attend plus de lui (…) J’aimerais qu’il soit plus leader, plus brillant. Aujourd’hui, je trouve que c’est surtout Ramos qui fait ça. »

Mais le contexte de la rencontre contre les Fidji n’a pas aidé : absence de centres après deux protocoles commotion, manque de continuité dans le jeu… « Il n’y avait plus de cohésion des trois-quarts », rappelle Dourthe.

Un manque d’avancées… et de ballons

Pour certains spécialistes, lui reprocher un jeu trop neutre est injuste. Delaigue le dit clairement : « Sauf qu’il n’a pas eu un ballon pendant cette période-là ! Ce n’est quand même pas à lui d’aller le chercher dans les mêlées ou dans les rucks. »

Jean-Baptiste Élissalde va dans le même sens :

« Ses performances sont moins bonnes (…) mais c’est surtout moins bon collectivement. L’équipe de France n’est pas dominante (…) Romain n’a pas eu beaucoup de cartouches. »

Différence nette entre les Bleus et Toulouse

Avec Toulouse, Ntamack paraît plus libéré. Le 26 octobre, contre Toulon, il avait offert un récital : un essai plein de puissance, puis une passe au pied magistrale pour Juan Cruz Mallia.

Pour Dourthe, cette différence s’explique :

« On le voit davantage avec son club car l’animation y est plus importante autour de lui (…) Avec les Bleus, je ne sais pas s’il est vraiment épanoui. »

Les chiffres confirment ce sentiment : il porte moins le ballon, rate plus de plaquages qu’en club, et touche moins ses ailiers (17 % de ses passes les trouvent en Top 14, seulement 9 % en sélection).

Ntamack n’est pas un joueur qui brille seul : il brille avec un cadre précis, une équipe lancée, des partenaires en confiance. Ce n’est pas le cas actuellement. Et dans une France en panne d’idées depuis le début de l’automne, son rôle en pâtit forcément.

 

Publicité

0 Commentaire