Le manager du Rugby Club Toulonnais, Patrice Collazo n’avait pas souhaité s’exprimer à l’issue de la victoire de ses joueurs contre le Castres Olympique, dimanche dernier au Stade Mayol.

Ce-dernier expliquait ne vouloir prendre la parole qu’après les défaites.

Interrogé en conférence de presse ce vendredi midi pour évoquer le match à venir contre le Stade-Français Paris, le coach Varois a – cette fois-ci – accepté de revenir sur la première victoire du RCT de la saison.

Dans un premier temps, il explique que cette victoire est belle, surtout de cette manière à la dernière minute de jeu. Il souhaite désormais que ses joueurs en fassent autant contre Paris. Extrait:

« Toutes les victoires sont belles et surtout celle-là, de cette manière. On a le même moral que d’habitude. On va essayer de progresser à chaque match et de montrer des choses que l’on maîtrise. On a préparé ce match contre le Stade-Français de la même manière que les autres semaines. Les joueurs ne comprendraient pas que l’on change. On va essayer de se donner les moyens d’attaquer avec la même détermination, ce serait déjà pas mal. Ensuite, le Stade-Français a le droit d’être bon car c’est une bonne équipe, mais nous on va essayer de se concentrer sur nous. C’est surtout cela le leitmotiv depuis le début de la semaine et depuis le début de la saison. »

Patrice Collazo revient ensuite plus en détails sur le contenu de cette rencontre face au Castres Olympique, avec plusieurs phases dont des passages à vide. Extrait:

« Déjà, je suis content car on s’est présenté au coup d’envoi du match. Certains disaient que la tâche allait être compliquée donc j’ai eu un doute, je pensais qu’on n’allait pas y aller. Les satisfactions sont la victoire et la réaction de l’équipe. On est passé par plusieurs phases avec une grosse entame pendant dix minutes où on a mis Castres sous pression. Ensuite, il y a eu des faits de jeu qui nous ont sorti du match contre la blessure de Rhys Webb. Derrière on prend un essai casquette à deux passes où ils traversent le terrain. Cela nous a un peu plombé. On a eu une fin de première mi-temps difficile. En deuxième mi-temps, on a maîtrisé davantage le ballon et on a mis Castres sur le reculoir, mais sans trop concrétiser. Après, il y a le fait de jeu de Mathieu Bastareaud qui a décuplé l’équipe en terme de détermination. Ils ont voulu aller chercher un truc qui était compromis car on a remonté le ballon sur 80 mètres. En deuxième mi-temps, nous avons eu la possession, on a tapé, on a essayé de déplacer le jeu. Mais le manque de confiance fait que l’on tombe aussi beaucoup de ballons car on essaie de produire dans l’urgence. En posant davantage les choses, on pourra produire en étant plus précis. C’est une certitude. »

Patrice Collazo est très satisfait de la réaction de ses joueurs qui ne se sont pas laissés abattre malgré le fait d’avoir été menés au score pendant un long moment. Extrait:

« Quand Castres mène au score, c’est une équipe qui est difficile à repasser devant. Surtout quand elle s’installe dans le match comme elle a fait. A force de caractère, on a réussi à revenir et c’est un point très positif. Aller chercher un truc qui était compromis, il fallait en vouloir. Force est de constater que lorsque l’on se met dans ce mode-là, on arrive à faire les choses ensemble, notamment lors de la dernière action. Donc c’est plutôt intéressant. Il nous faut de la maîtrise et ne pas se laisser plomber par des faits de jeu. Le fait de jeu est là, il tombe. Mais il faut rapidement passer à autre chose et ne pas avoir dix minutes de flottement surtout contre une équipe comme Castres qui est championne de France. Elle sait rapidement mettre l’adversaire à mal. Là c’était chez nous, mais à l’extérieur c’est encore plus vrai avec une équipe qui reçoit. Ces périodes de flottement, il faut savoir resserrer les choses et vite passer à autre chose. Pendant que l’on flotte, les autres se mettent dans le match. Ensuite c’est très compliqué. »

Lorsqu’un journaliste lui rappelle que le RCT ne manque pas de joueurs de qualité, Patrice Collazo rappelle que son équipe manque surtout de temps pour acquérir de la confiance et comprendre correctement les systèmes de jeu mis en place. Extrait:

‘Les gens ne se rendent pas compte: il y a des joueurs de qualité, mais en terme de vécu de groupe avec toutes les nouvelles choses que nous avons mis en place, on part de très loin. Le staff demande des choses à ce groupe qui ne leur ont jamais été demandées. On les pousse vers un certain rugby et il y a énormément de choses que l’on ne maîtrise pas. Il y a aussi de la remise en question personnelle chez les joueurs. Mais j’aime bien aussi les contradictions car avoir seulement des moutons, on ne va nul part ! Là, on a réagi et c’est plutôt bien. Concernant le potentiel de l’équipe, tant qu’ils ne l’auront pas intégré et assimilé… ce sont eux les acteurs. C’est à eux de se l’approprier. Il n’y a qu’eux qui peuvent faire basculer un match. Nous, on peut mettre tous les discours en place… on va leur mettre un cadre et on va les mettre en confiance, mais quand ils entrent sur la pelouse, ce sont eux. La dernière action contre Castres est – pour moi – symptomatique d’une équipe qui a basculé ensemble à 14. J’ai vu 14 joueurs courir ensemble pour remonter le terrain et marquer en cinq passes. Et c’est très positif. Quand on est en construction, c’est comme ça. »

Le coach Toulonnais est surtout content pour ses joueurs qui n’ont pas chômé depuis la reprise de l’entraînement, début juillet. Extrait:

« On a senti un soulagement et une délivrance pour les joueurs car ils travaillent dur. Cela fait trois mois désormais qu’on les tabasse. A un moment il fallait qu’ils passent à la banque pour se payer. Sinon, ça allait devenir compliqué. Mais ça ne doit pas être un aboutissement. Ça doit être un départ. Cela ne suffira pas pour gagner les matches tous les week-ends. Il faudra mettre autre chose à côté. Que pourra-t-on mettre à côté pour gagner les matches, mettre à mal l’adversaire et surtout gagner en confiance ? C’est à cela qu’il faut réfléchir. La qualité rugbystique, on l’a. Mais il y a aussi un gros facteur qui est lié à la confiance. »

Pour conclure, Patrice Collazo affirme regretter que son équipe joue aux montagnes Russes depuis le début de la saison. Extrait:

« On fait un peu les montagnes Russes. Sur la même action on perd Rhys Webb, on met un avant en 9 qui me fait une passe à quatre rebonds, Anthony Etrillard qui me fait une tête et un adversaire prend le ballon et va marquer. Là, pour se plomber… c’est comme contre le Racing où on se prend une interception à deux mètres de leur ligne et une autre quand on remonte le terrain. Ce sont des faits de jeu qui nous font sortir du match. On n’a pas le temps de se regarder. Il faut passer à la suite directement et se remobiliser pour rester dans le match. »