Interrogé par La Provence, l’entraîneur des arrières du XV de France, Patrice Lagisquet a évoqué la non-sélection du trois-quarts centre Toulonnais Maxime Mermoz avec les Bleus, pour le Tournoi des Six-Nations.

Ce-dernier explique que la concurrence est très rude à ce poste et que le joueur du RCT a un temps de retard par rapport à d’autres. Selon lui, Maxime Mermoz n’a pas retrouvé la grinta qu’il avait auparavant, notamment en 2012. Extrait:

« Le poste de centre est celui pour lequel il y a le plus de concurrence en équipe de France. Il y a l’avènement d’Alexandre Dumoulin qui a changé pas mal d’éléments. Il y a Wesley Fofana qui a réalisé très régulièrement des performances de haut niveau et qui travaille énormément pour l’équipe. Il y a Mathieu Bastareaud qui s’est affirmé durant le précédent tournoi. Il y a Rémi Lamérat qui ne nous a jamais déçus lorsqu’il est entré en jeu. Dans ce contexte-là, Maxime Mermoz a un petit temps de retard. Mais on est conscient qu’il effectue de très bonnes prestations avec son club. D’ailleurs, c’est en s’appuyant sur celles-ci qu’on avait décidé de le titulariser contre l’Argentine. Maintenant, c’est vrai, on n’est pas totalement satisfait de ses performances avec nous. L’équipe de France, c’est un niveau différent. Il y a encore une marche supplémentaire. Mais parfois, Maxime fonctionne un peu par réaction. Lors de la tournée d’été 2012, après avoir mal vécu le tournoi durant lequel il n’avait pas été utilisé, je l’avais trouvé très entreprenant. Ce fut encore le cas lors de la tournée de novembre suivante. En revanche, à partir du tournoi 2013, il a été en difficulté et j’ai l’impression qu’il n’a jamais retrouvé cette grinta. Comme beaucoup de joueurs très doués, il a tendance parfois à se reposer sur son talent et il n’a peut-être pas ce surcroît d’agressivité nécessaire au très haut niveau. D’ailleurs, lors du match face à l’Ulster qui a suivi sa non-convocation dans le groupe des 31 pour ce stage de Canet, j’ai à nouveau trouvé des attitudes que je n’avais pas vu Maxime depuis un petit moment. Donc c’est plutôt positif. »

Par ailleurs, Patrice Lagisquet explique que la porte des Bleus n’est pas fermée à Maxime Mermoz. Pour cela, il faut que le Varois poursuive ses efforts en club. Extrait:

« Bien sûr que non. Franchement, si ça avait été le cas, on aurait été honnête avec lui. On n’aurait pas argumenté de la même manière pour expliquer le fait qu’il n’était pas avec nous. Mais il y a des choix et de la concurrence. C’est par un niveau de performances très élevé en club que Maxime effectuera éventuellement son retour en sélection. Aujourd’hui, il y a une concurrence très relevée avec des profils différents. Ce n’est donc pas facile de faire des choix et de laisser certains joueurs de côté car il y en a beaucoup qui mériteraient d’avoir leur chance. Quand j’ai affaire à un joueur de talent, j’ai toujours envie de tout mettre en oeuvre pour qu’il puisse se mettre en évidence dans mon équipe. Et c’est vrai, avec Maxime, je n’y suis pas pleinement arrivé. Quand je sens qu’il y a quelque chose de mieux à faire avec tel ou tel joueur et que je n’y arrive pas à trouver les clés, c’est frustrant. En même temps, les clés sont parfois aussi entre les mains des joueurs. L’entraîneur ne peut pas tout faire. »

Pour conclure, Patrice Lagisquet explique n’avoir aucun problème particulier avec Maxime Mermoz. Extrait:

« Je n’ai jamais fait de choix en fonction de relations personnelles bonnes ou mauvaises. Ce n’est pas ça qui les dicte. De toute façon, en équipe de France, les décisions sont prises de manière collégiale. Et puis je trouve que Maxime s’ouvre de plus en plus aux autres. Quoi qu’il en soit, je n’ai vraiment pas de souci de ce côté-là et je n’ai pas pour habitude d’en avoir. J’ai entraîné en club durant onze saisons et on ne m’a jamais fait ce genre de procès d’intention. »