Philippe Carbonneau, l’ex-demi de mêlée international, livre les secrets de fabrication du CAB qu’il entraîne, avant de recevoir le champion d’Europe, Toulon, samedi (20h35).

«Philippe Carbonneau, dans quel état d’esprit Brive aborde cette rencontre face aux champions d’Europe ?
C’est un match au sommet pour nous, face à une grosse écurie. Tout le monde en est conscient. On garde notre état d’esprit, malgré le coup d’arrêt à la maison devant Biarritz (défaite, 9-14). Parce qu’on a retrouvé, face à Montpellier (victoire, 15-9) et aussi à Bordeaux-Bègles (défaite avec bonus défensif, 27-23), ce qui fait notre force. Cela dit, on aborde Toulon avec la pression du résultat, parce qu’on a besoin de points pour rester en Top 14 et qu’on joue à domicile.

Vous en êtes où, dans votre tableau de marche ?
Nous sommes à + 3 au classement britannique (qui privilégie les résultats à l’extérieur), avec une défaite et un nul (face au Racing-Métro, 9-9) à la maison. On a réussi à rester dans les clous. Nous sommes satisfaits de notre parcours lors de la première phase. A nous de continuer de faire preuve de courage face à une équipe redoutable, avec tous ses internationaux. On va aborder Toulon comme on a abordé tous les gros chez nous.

Les grosses écuries vous réussissent bien, à Amédée-Domenech…
C’est une question d’état d’esprit. Pas seulement celui de l’équipe, mais du staff, des dirigeants. On prépare, tactiquement, le match face à un adversaire de qualité mais un bon état d’esprit collectif permet d’assurer la motivation, la concentration, l’application. Et tout ça dans la bonne humeur à l’entraînement. Mais face à une équipe de Toulon qui s’est remis dans le droit chemin, il va falloir batailler dur.

De la peur à la motivation

Brive peut viser plus haut que la dixième place ?
Nous poursuivons notre chemin. On bosse et on ne regarde pas à côté. On essaye de mettre en place des choses simples et ça marche. Ça nous satisfait. Mais on vient de la ProD2 et on reçoit les Champions d’Europe. Il faut tout mettre pour l’emporter. Nous n’avons pas beaucoup de marge.

Qu’est-ce que vous craignez, dans cette équipe toulonnaise ?
Tellement de choses… Regardez la composition d’équipe… Il faut que notre peur se transforme en motivation. Nous n’avons pas le droit d’être timides. Nous sommes dans la position du petit qui doit se resserrer. A la fin de ce match, chacun devra se dire qu’il a tout donné. Notre état d’esprit, c’est l’humilité. On ne fait pas de bruit.

Après avoir battu Perpignan, Castres et Toulouse, vous considérez votre équipe comme un «petit» ?
Oui. On fait les choses du mieux possible, on surveille tous les détails, on cherche surtout à rester soudés. C’est notre chemin. La saison n’est pas terminée, nous ne sommes pas sauvés. En début de saison, nous avions fixé la barre du maintien aux alentours de 43 points mais vu les performances de nos adversaires, ça sera plus haut que ça.»

Source: lequipe.fr