Vous le savez très certainement : le directeur du rugby de Toulon, Pierre Mignoni a la phobie de l’avion.

Une phobie telle qu’il évite par tous les moyens de prendre ce moyen de locomotion.

Dans son édition du jour, le journal L’équipe nous informe que Pierre Mignoni a décidé d’effectuer le déplacement jusqu’à La Rochelle non pas en avion mais en utilitaire.

Les joueurs Toulonnais prendront la direction de La Rochelle en avion, ce dimanche matin. Mais ce sera sans leur directeur sportif Pierre Mignoni. Ce-dernier monte en utilitaire aux côtés de Luc Van Wassenhove, le secrétaire logistique.

Au total, c’est un périple de 9 heures qui a été effectué par les deux hommes pour rallier la Charente-Maritime. Le trajet aller – retour représente pas moins de 1 780 kilomètres, rien que ça ! Les deux hommes sont partis en utilitaire ce samedi après-midi. Leur arrivée était prévue pour 21h00.

Interrogé via L’équipe, Pierre Mignoni raconte sa phobie de l’avion. Extrait:

« L’avion est une phobie. J’essaie de la contrôler. Durant ma carrière de joueur j’arrivais vidé, sans influx chaque fois qu’on voyageait par avion. Imaginez les vingt-quatre heures de vol pour la Nouvelle Zélande : vingt-quatre heures d’avion… À l’atterrissage j’étais essoré par le stress. »

Pierre Mignoni prend l’avion uniquement quand il n’en a pas le choix : quand il faudra aller à Bath pour la Challenge Cup ou bien quand sa femme lui réserve des vacances. Extrait:

« Quand il faudra aller à Bath, en Challenge Cup ou quand mon épouse nous réserve des vacances. Pour ne pas pénaliser la famille, souvent je prends sur moi. »

Son dernier voyage en avion ? Un vol pour Marrakech avec sa compagne. Extrait:

« Là, je n’ai pas pu faire autrement, pourtant je m’échappe souvent. Elle le sait. En novembre, elle part aux États-Unis avec nos quatre filles. Sans moi. »

Il confirme d’ailleurs ne pas être très ouvert à l’humour lorsqu’il est dans un avion. Extrait:

« J’ai de l’humour, sauf quand je suis en l’air. Je me vois mourir en avion. Quand je prends ma voiture ou mon bateau, je contrôle, je suis aux commandes. Le stress s’installe dès la salle d’embarquement. Si ça ne bouge pas je maîtrise à peu près. À la moindre turbulence, je perds un peu le contrôle. Je m’affole. »

Il a essayé de prendre des calmants, mais ça ne fonctionne pas sur lui. Extrait:

« Je ne prends plus rien. Je ne suis pas trop cachets et, de toute façon, rien ne marche. »

Luc Van Wassenhove se souvient des voyages mouvementés de Pierre Mignoni en avion. Extrait:

« Quand on se déplaçait à l’étranger, il n’était pas bien. Victime d’une phobie quasi panique. Quand ça bougeait un peu, il s’accrochait. Un jour, pendant des turbulences, je l’ai vu partir sous le siège. Comme si on allait se crasher. Une autre fois, une hôtesse a dû s’asseoir à ses côtés pendant tout le vol, histoire de le rassurer. »

Pour éviter que Pierre Mignoni ne perde trop de temps durant le trajet, son partenaire de voyage a tout prévu pour qu’il puisse travailler sur son ordinateur. Extrait:

« Je lui prévois un adaptateur branché sur l’allume-cigare. Pierre est dans son taf, il a beaucoup de coups de fil. Souvent avec Franck Azema. Ils se sont bien trouvé ces deux-là : deux énormes bosseurs. »

Laurent Emmanuelli surenchérit. Extrait:

« À chaque décollage il m’arrachait l’avant-bras. »

Dimanche soir, il effectueront le retour après le match avec un break programmé vers 3h00 du matin du côté de Bordeaux. Après une nuit de sommeil en Gironde, ils poursuivront leur périple lundi matin pour arriver à Toulon en cours de journée.