« Oui, on est une équipe de vieux. Mais le plus important, c’est d’être jeune dans la tête ». Bernard Laporte le sait. Les vieux briscards de son équipe, que ce soit Chris Masoe, Ali Williams, Carl Hayman, Bakkies Botha ou même Juan Smith, ont été les grands artisans du succès varois sur la pelouse de Twickenham samedi. Décriés ces dernières semaines, pointés du doigt quelques jours avant d’affronter Clermont par le président Boudjellal – « Ils n’ont pas le même rendement que l’an passé, ils sont en-dessous » – ils ont montré que les champions de leur trempe répondaient toujours présents lors des grands moments. Et que leur « dernier tour de piste » serait à la hauteur de leur talent.

L’homme du match ? Ali Williams. 35 ans et toutes ses dents. Un rendement exceptionnel durant 80 minutes (!) face à Clermont et ce malgré un rythme de jeu élevé. Avec un peu de chance, il aurait même pu inscrire un essai s’il n’avait pas échappé le ballon au moment d’aplatir. Devant les yeux de son père, venu de Nouvelle-Zélande pour assister à la finale, l’ancien All Black (77 sélections) a fait étalage de toute sa classe. Performant en touche, il a imposé sa puissance pour faire mal aux Auvergnats. Et comment ne pas souligner sa gestuelle ballon en mains ? Un pur régal. « Des joueurs comme lui, tu les vois encore plus dans les phases finales« , constatait avec joie Juan Martin Hernandez.

Mentalement, du très haut niveau

« On est très content pour les anciens qui vont nous quitter. Cela fait plaisir de travailler avec des joueurs qui ont marqué l’histoire du rugby international » ,avouait pour sa part Guilhem Guirado. Peut-être en référence à Bakkies Botha et son palmarès sublime. Le guerrier sud-africain a œuvré avec brio dans les tâches obscures, mettant la tête là où la grande majorité des joueurs ne mettraient pas un orteil. « Leur appétit de gagner fait plaisir. Mais cela n’a pas été toujours facile cette saison. Bakkies, par exemple, n’a longtemps pas été à son niveau. Ils sont tous bien revenus », applaudissait fièrement le manager Bernard Laporte.

Carl Hayman a lui remis la marche avant en mêlée et multiplié les tampons tonitruants en défense. Chris Masoe, derrière le pack varois, a retrouvé ses jambes de 20 ans. Bref, la vieille garde varoise a prouvé qu’elle n’était pas totalement rouillée, faisant de Toulon ce rouleau compresseur écrasant tout sur son passage quand pointe la ligne d’arrivée. Mentalement, c’est du très haut niveau. « Tout le monde y a cru, ça fait plaisir de voir l’enthousiasme de ces joueurs-là », appuyait Laporte. Ce vorace RCT est donc bien plus qu’un assemblage de mercenaires venus en pré-retraite profiter du soleil de la côte d’Azur…

Source: rugbyrama.fr