Lors d’un entretien accordé à BeIn Sports, le vice-président de la Fédération Française de Rugby, Serge Simon a évoqué les talents de Bernard Laporte en tant que meneur d’hommes et de capitaine.

En revanche, il l’affirme haut et fort : Bernard Laporte a été le plus mauvais joueur de l’histoire du rugby Français. Extrait:

« En tant que joueur, Bernard Laporte était nul. C’est le plus mauvais joueur de l’histoire du rugby Français. Mais il le sait ! Il n’avait pas de passe, pas de course, il ne plaquait personne. Par contre, c’est le meilleur capitaine sans aucun doute. Il faisait ce qu’il voulait de l’équipe et il en a fait sa carrière. Cette capacité à manager les hommes, cette capacité à fédérer, à entraîner, cette capacité à vous amener au-delà de ce que vous pensez être capable… Je n’ai jamais vu quelqu’un d’autre avoir ce talent-là. Il a fait cela avec les meilleurs joueurs du monde. »*

Il prend pour exemple sa merveilleuse aventure au Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« Ce qu’il a fait à Toulon avec les Bakkies Botha… Il a cette qualité-là ! Plusieurs anciens joueurs de Toulon l’appellent « papa » comme Matt Giteau et Bakkies Botha je crois. Il a été bien meilleure capitaine que joueur. »

Dans la foulée, Serge Simon a raconté l’une des causeries d’avant-match les plus mémorables de Bernard Laporte. Extrait:

« Il nous a fait quelques causeries d’avant-match superbes ! Je pense à une en particulier qui est drôle mais qui illustre parfaitement Bernard Laporte. C’était avec le Stade-Français lors d’une demi-finale contre le Stade-Toulousain. C’est l’année où on arrive au Stade-Français, on est en groupe B, on monte en groupe A et on va jouer le Stade-Toulousain qui est au sommet de sa forme. Nous, on est un club de malfrats, de mercenaires, de revanchards… On a aucune chance et la presse le dit clairement. On jouait ce match à Brive et la veille du match il y avait la causerie. On était un peu distrait avec Vincent Moscato. Et Bernard Laporte l’a rapidement senti que l’on n’y était pas lors de sa causerie. Et d’un coup, il change son discours et il affirme : « ce qui est sûr, c’est que l’année prochaine, je ne repars pas avec une première ligne de baltringues ». C’est tombé du ciel ! Puis derrière il nous assassine et explique que l’on recule à tous les matches. Tout le reste de l’équipe qui connait nos liens et notre histoire regarde Bernard et tout le monde se dit que quelque chose va exploser. On s’arrête de sourire. La causerie se termine là-dessus. On rentre, on va à l’hôtel. On se fout dans une piaule et on passe la soirée à se faire monter des bières avec Dominici et Comba. On commence à se monter la tête et on fait des mêlées dans la chambre. Le lendemain, il apprend que des bières sont montées dans les chambres. Il est furieux mais il ne nous le dit pas. Nous, on est remontés comme des avions aussi. Mais Bernard avait réussi son coup car on fait un match complètement inattendu et on gagne à notre grande surprise le Stade-Toulousain. On fait un bon match en mêlée. Tout le monde est là dans le vestiaire, il y a plein de journalistes. Mais moi, je n’ai qu’une idée, c’est de coincer Bernard Laporte et l’étrangler. Je vais le voir, je l’étrangle, je l’accroche au porte manteau, je le regarde et il explose de rire. Il nous avait foutu en rogne et c’est certainement grâce à cela que l’on a fait un truc que l’on n’aurait pas fait. »