La Coupe d’Europe de rugby ne s’appelle plus H Cup mais Champions Cup. Avec le temps, la nouvelle appellation a fait sa place dans la réflexologie verbale. Pourtant, il est une chose qui perdure depuis trois ans, qu’importe le nom de la compétition : en demi-finale se retrouvent presque systématiquement les mêmes équipes. Clermont dispute sa quatrième demi-finale consécutive dans la compétition. Ce sera la troisième apparition en autant d’années pour Toulon et les Saracens. Le seul changement ? Rien de révolutionnaire puisqu’il s’agit du Leinster, trois fois couronné (2009, 2011 et 2012) et qui se glisse à la place de son ennemi juré, le Munster, demi-finaliste des deux dernières éditions.

Dans de telles proportions, cette récurrence n’est évidemment pas un hasard. Elle s’explique par de multiples paramètres. Premier d’entre eux : la dimension physique de ces équipes, nettement supérieure à la moyenne.

Les Saracens ont payé pour l’apprendre : détruits par les Clermontois en 2012, en quart de finale de la H Cup, ils ont entamé en suivant un cycle basé sur la préparation physique. « Ce jour-là, nous étions des enfants qui jouaient contre des hommes. Ils nous dévoraient sur tous les impacts. Mais c’était un mal pour un bien, cela nous a permis de bien prendre conscience du travail restant à accomplir », expliquera après-coup, le talonneur sud-africain Schalk Brits. Depuis, les Sarries n’ont plus quitté le dernier carré européen. Cette assertion vaut aussi pour Clermont et Toulon, qui ont démoli physiquement leurs adversaires, ce week-end. Le Leinster, qui vient de récupérer Sean O’Brien et Cian Healy, longtemps blessés en début de saison, retrouve également des arguments dans ce secteur. Pour les Dublinois, comme le Munster avant eux, leur présence régulière en demi-finale est aussi le résultat d’une politique fédérale qui protège ses meilleurs joueurs pour ces échéances européennes.

Enfin, en ce qui concerne Clermont et Toulon, cette domination est désormais une vérité depuis trois ans, qui se vérifie également à l’échelle du Top 14. Le RCT et l’ASMCA sont les deux effectifs les plus fournis de France, deux clubs qui ont trouvé beaucoup de stabilité en coulisses et qui sont capables de penser leur saison de manière à faire de la Coupe d’Europe une priorité. « Autour du projet des deux Laurent, le Racing peut rattraper ce retard », nous prédisait il y a peu l’ancien Clermontois et Racingman Alexandre Audebert. Toulon comme Clermont, avant d’être des gros bras européens, sont passés par des désillusions en quart de finale. Exactement ce qui vient d’arriver au Racing-Metro. À l’année prochaine.

Source: Midi Olympique