Après un début tonitruant (essai de Grice, 3e), les Isérois ont petit à petit laissé le RCT prendre ce match en mains. Même s’ils ont inscrit quatre essais (3e, 29e, 46e, 77e) en en concédant seulement deux (14e, 40e), ils ne sont pas parvenus à s’imposer dans le jeu et au score, leur ouvreur Jonathan Wisniewski loupant aussi deux buts et deux transformations qui permirent, dans les cinquante premières minutes, aux Varois de rester devant au tableau d’affichage.

Maître de son jeu, très fort en mêlée et dans les rucks, inspiré dans le jeu sans pourtant se laisser aller à faire n’importe quoi, bien organisé autour de son duo de cerveaux (Fernandez-Lobbe – Michalak), le RCT n’a jamais été position de s’incliner. À noter que Frédéric Michalak a été excellent, samedi, au Stade des Alpes, auteur par ailleurs de deux buts de pénalité.

Depuis quelques temps, Toulon cédait en seconde période, en bafouillant son rugby. Là, les Varois, pourtant en composition mixte (onze changements par rapport à la victoire face aux Wasps en Coupe d’Europe, la semaine dernière), ont fait preuve de constance, de rigueur en défense, d’efficacité partout, augmentant même leur avance au score (+ 9 à la pause, + 11 à la fin de la rencontre), là où d’habitude ils craquaient… Même si Grenoble, pour son baroud d’honneur, inscrivait un essai en pick and go (77e) devant la ligne varoise, ce succès est de bon augure pour les Varois avant leur demi-finale européenne, dimanche (17h15), à Marseille, face aux Irlandais de la province du Leinster.

Alors qu’ils étaient en infériorité numérique (carton jaune pour Jocelino Suta, 49e), les Toulonnais sont parvenus à inscrire neuf points, à savoir trois buts de pénalité. Celui de Frédéric Michalak (51e) des 45 m face aux poteaux, et ensuite coup sur coup ceux de Delon Armitage (54e, 56e) très longue portée. Avant l’heure de jeu, ces trois buts ont haché menu les espoirs isérois de revenir au score, repoussés de 19-23 à 19-32 en cinq minutes.

On joue la quatorzième minute. Touche à hauteur de la ligne médiane, gagnée par les Toulonnais sur leur lancer. Maul. Le ballon sort vers le large. Mathieu Bastareaud évite un plaquage, perce, sert d’une longue passe en pleine course son ailier Bryan Habana, qui fonce le long de la ligne de touche avant de servir l’autre centre Matt Giteau, qui s’est porté à toutes jambes sur son intérieur. Essai. En première main. Une merveille de précision, de vitesse et de vista. Un joyau franco-australo-sud-africain. Comme quoi, il est toujours possible de trouver des espaces sur un premier temps de jeu.