Scoop. Bernard Laporte « aime la frangipane ». Il y a « déjà goûté deux fois ». Samedi en fin d’après-midi à Mayol après la victoire 60-22 sur l’Ulster, lui et son RCT ont fait un grand pas vers la table au bout de laquelle une troisième part du gâteau, après celles de 2013 et de 2014, les attend le 2 mai 2015 à Londres. Un troisième titre d’affilée – exploit jamais réalisé par aucune formation européenne – qui est le Graal que Mourad Boudjellal, le big boss toulonnais, veut conquérir avant tout le monde, le nouveau défi à relever par ses joueurs. « Il faut savourer ! » dit Bernard Laporte.

Mais les Toulonnais savent aussi compter et n’ignorent pas que s’ils veulent être assurés de jouer le prochain quart de finale du Champions Cup à Mayol, une victoire est indispensable samedi au pays de Galles chez les Scarlets. Indispensable parce que pour finir parmi les quatre meilleurs premiers des cinq poules, la concurrence est terrible qui s’appelle Clermont, Saracens, Northampton, Wasps, voire Racing-Metro. Avec dixhuit points au classement après cinq matchs et quatre victoires, le RCT a la certitude d’être qualifié mais pas encore l’assurance d’évoluer devant son public en quart de finale. Il lui reste donc à finir le travail.

Bernard Laporte sait d’expérience qu’un déplacement à Llanelli n’est jamais un voyage d’agrément. Et puis il n’a pas manqué de relever que contre de faibles Ulstermen, son équipe a connu un flottement d’un gros quart d’heure. « On marque rapidement, dit-il, et immédiatement après, on se met à faire un peu n’importe quoi, on n’y met plus les ingrédients nécessaires. Ensuite on se reprend et ça donne une victoire avec soixante points, huit essais, le bonus offensif, ça fait un beau spectacle. Mais il faut garder les pieds sur terre et se remettre au boulot dès lundi matin. »

UN RUGBY DE COMBAT

Contre l’Ulster, hormis ce passage à vide de la 13e minute – mauvais renvoi aux 22 mètres de Sanchez – jusqu’à la 27e minute – Tillous-Borde terminant mal au pied une percée de lui-même alors qu’il avait Mermoz à son intérieur – le RC toulonnais a récité un rugby de passes, de courses, de soutien, mais aussi de combat. Or, on sait que, dans la semaine, les Toulonnais, principalement les trois-quarts, avaient été touchés par un virus qui avait contraint le staff à annuler l’entraînement du jeudi pour les attaquants. Qu’est-ce que cela aurait été si les Toulonnais avaient été au mieux de leur forme ! Avec quelle note les Irlandais de l’Ulster auraient-ils regagné Belfast ? On ne le saura jamais. En revanche, les Ulstermen, eux, savent qu’ils ont baissé pavillon face à une très grosse armanda. « Toulon a le potentiel pour gagner un troisième titre de champion d’Europe », dit, après la déroute des siens, leur manager Neil Doak.

Qui nierait le contraire quand on possède dans ses rangs des joueurs de la trempe de Steffon Armitage, le flanker, auteur d’un triplé en deuxième mi-temps. On se demande bien pourquoi, Stuart Lancaster, l’entraîneur du quinze de la Rose, ne l’a pas encore appelé en sélection… Bonne nouvelle pour Toulon et Laporte, le retour en grande forme de Martin Castrogiovanni. Le pilier droit qui a joué la totalité du match, qui a terminé complètement éreinté, qui a marqué son premier essai sous le maillot du RCT, a été au niveau de sa réputation internationale. Enfin.

Source: Midi Olympique