Jacky Lorenzetti et Thomas Savare, respectivement présidents du Racing 92 et du Stade Français, tenaient une conférence de presse ce lundi après-midi au sujet de la fusion à venir de leurs deux clubs. Pendant plus d’une heure, les dirigeants ont présenté leur projet et répondu aux questions de la presse. Voici ce qu’il faut en retenir.

LES RAISONS DE LA FUSION

Thomas Savare : « Nous avons décidé d’unir nos forces et de fusionner nos deux clubs professionnels. C’est un projet très récent mais on a voulu le dévoiler très rapidement. Nous n’avons pas le nom ni le symbole pour le moment. La fusion doit se faire sur la base d’un équilibre. »
Jacky Lorenzetti : « Pourquoi cette décision ? Lorsque Thomas m’a parlé de ça, au début j’ai dit non, on ne peut pas fusionner deux clubs avec une aussi lourde histoire. Et ensuite, je me suis dit que c’était la meilleure solution pour pérenniser nos deux clubs et notre domination dans l’Hexagone. La réunion est franco-française et c’était important pour moi qui suis un patron familial. »

LE STADE ET LES INFRASTRUCTURES

« Il y a deux écrins. Le Stade Jean-Bouin, que tout le monde connaît et qui est historique et d’un autre côté l’Arena, qui va être livrée et qui est plus un endroit de spectacle où on va quand même essayer de jouer au rugby. On va réfléchir à tout ça dans les jours qui viennent pour trouver la meilleure des solutions. Ce qui est sûr, c’est que nous jouerons à Jean-Bouin jusqu’à ce que l’Arena soit prête, puis nous alternerons de manière équilibrée. Nous gardons comme centre d’entrainement celui du Plessis-Robinson (celui du Racing 92). On va en profiter pour l’agrandir avec un troisième terrain. Ensemble, on sera plus fort dans le jeu. On pense que d’avoir un grand club à Paris qui s’appuie sur la formation sera bénéfique pour le XV de France. »

LA COLÈRE DES JOUEURS

Jacky Lorenzetti : « Certains joueurs me disent qu’on va perdre notre identité mais moi je n’y crois pas. On va additionner le culture du Stade Français dans celle du Racing et inversement et c’est comme ça qu’on va y arriver. Je comprends la réaction d’Henry Chavancy, qui est un enfant du club et qui m’a dit : « Président, il ne faut surtout pas qu’on se voit pour l’instant, autrement on va s’engueuler ».
Thomas Savare : « Bien sûr qu’il y a du refus, mais c’est à nous de leur expliquer qu’il y a bien plus qu’une rivalité entre nous. C’est plus difficile de passer de la rivalité à l’amitié. »

LES SUPPORTERS

« L’addition de nos deux clubs dans un monde connecté sera de 450 000 personnes, ce qui est non négligeable. On est à 8 000 spectateurs au Racing et le Stade Français à 12 000 donc on sera plus nombreux qu’à Toulon. Nous allons proposer à nos supporter un certains nombre de point pour réunir tout le monde. On sait que ça ne va pas être facile mais c’est un point essentiel pour nous d’associer les supporters à la construction du club. La délocalisation des matchs ne va pas poser de problèmes pour les supporters. Le Stade Français a déjà vécu ça par le passé. Mais si on regarde bien, de Jean-Bouin, les supporters mettront 20 minutes pour arriver à l’Arena, ce qui n’est pas le cas actuellement pour aller à Colombes. »

L’ÉQUIPE ET LE STAFF

« Les entraîneurs seront Laurent Labit et Laurent Travers, les actuels entraîneurs du Racing. Nous n’avons pas encore décidé de l’équipe l’année prochaine. C’est aussi une question d’hommes. Il y a 45 joueurs d’un côté et 45 de l’autre donc l’équation est simple, il faut 45 joueurs. C’est pourquoi on a choisi de les mettre dans la confidence ce matin afin que tous ceux qui ne font pas parti du projet puissent trouver un nouveau club. On comprend qu’il y ait de l’inquiétude mais on leur a fait passer le message ce matin et il ne devrait pas y avoir de problème. Il y en a qui sont en fin de contrat donc on ne va peut-être pas leur proposer de nouveaux contrats. Ceux qui veulent partir, on va négocier avec eux. »

LA RIVALITÉ

« La rivalité peut être un ciment mais aussi quelque chose de destructeur. Mais aujourd’hui, on a l’ambition de gagner des titres et ça ne peut être que positif. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Et il ne faut pas oublier qu’un troisième club comme Massy est en train de pointer le bout de son nez en Ile-de-France. On compte aussi trouver de nouvelles rivalités notamment dans le sud de la France. »

LE FACTEUR FINANCIER

Thomas Savare : « Quand je suis arrivé, je voulais trouver un modèle économique viable et malgré les titres, je n’ai pas réussi. Donc oui ce projet permet d’inscrit le Racing et le Stade Français dans un modèle économique stable. Ne pas avoir besoin de deux mécènes qui mettent de l’argent chaque année. »

UN CHAMPIONNAT FAUSSÉ ?

« On souhaite garder les valeurs. On souhaite de l’équité dans notre championnat. Il reste encore un derby et tout le monde va vouloir le gagner donc il n’y a pas de soucis à se faire au niveau de l’engagement. Ça chamboule c’est sûr, c’est pour ça qu’on a voulu annoncer les choses le plus rapidement possible pour que tout le monde prenne les meilleures dispositions. Les premiers contacts remontent à 8 mois, sérieusement il y a un mois et demi. La Ville de Paris a été mise au courant ce matin. La Ligue ne peut pas juridiquement nous empêcher cette fusion même s’il y a des sujets qui doivent être traités comme notamment les mutations des joueurs. »

Source: rugby365.fr