Wilkinson , les temps sont durs en Angleterre ( Source La Provence )

Wilkinson , les temps sont durs en Angleterre ( Source La Provence )

19 mars 2010 - 14:57

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RUGBY-NATIONS/SCOTLANDIl y a des périodes comme ça où rien ne va. Comme si les critiques qui s’abattent sur lui depuis des semaines outre-Manche ne suffisaient pas, Jonny Wilkinson doit actuellement composer avec des pépins physiques au cou et à la tête, conséquences d’un choc à la face avec son propre capitaine Steve Borthwick, samedi dernier en Écosse. Insuffisamment rétabli, il ne sera pas titulaire, samedi, au Stade de France. C’est du moins la raison officielle qui a conduit à son remplacement par Toby Flood.

On peut cependant se demander si Martin Johnson, le sélectionneur de l’équipe d’Angleterre, n’a pas tout simplement cédé, aussi, à la pression populaire qui réclamait la tête de « Wilko ». Ce coup d’arrêt tombe d’autant plus mal pour le gars de Newcastle, sorti prématurément (45e) et groggy à Murrayfield, qu’il s’était plutôt bien comporté face au XV du Chardon, réalisant un sans-faute au pied (3 pénalités). Cela n’avait pas toujours été le cas depuis le début de ce Tournoi des Six Nations.

Lors des trois premières journées, les observateurs du XV de la Rose s’étaient également émus du peu d’influence de « Wilko » dans le jeu. Les commentaires cinglants n’allaient pas tarder à fuser dans les colonnes de quotidiens anglais qui font rarement dans la demi-mesure. Vraiment pas épargné, le champion du monde 2003 y est ainsi vite apparu comme un ex-enfant chéri.

Brutal retour en sélection pour un Wilkinson qui s’était enthousiasmé, en janvier, à l’idée de jouer à nouveau pour son pays après une année encore pourrie par les blessures. Au soir du match gagné face à Castres, qualificatif pour les quarts de finale du Challenge Européen, l’ouvreur du RC Toulonnais avait fait part de ses ambitions en vue du Tournoi, juste avant de rejoindre l’équipe nationale en stage de préparation.

« Toutes ces critiques, c’est dur, se désole Philippe Saint-André, son coach au RCT. Jonny, c’est un grand joueur ; c’est la grande classe. D’ailleurs, si le sélectionneur Martin Johnson l’a fait jouer jusqu’à présent (jusqu’à sa blessure, ndlr), c’est bien parce qu’il est le meilleur à son poste. On dit qu’il n’est pas performant. Mais c’est quand même lui qui plante un drop et offre ainsi la victoire à son équipe en Italie (12-17). C’est déjà lui qui avait mis les points devant le pays de Galles (30-17) et malgré la défaite au final contre l’Irlande (16-20), c’est encore lui qui avait permis aux siens de reprendre l’avantage avant qu’une erreur, imputable au collectif et non à lui seul, vienne tout gâcher. »

En Angleterre, les analyses ne sont visiblement pas les mêmes que celle de « PSA » et là-bas, on préfère hurler : « Haro sur Wilko !« . « On a tort de se focaliser sur Jonny, ajoute l’entraîneur de Toulon. En fait, on a affaire à une équipe d’Angleterre qui doute. » Et qui peut tout aussi bien sortir de sa torpeur, samedi, devant le XV de France, sa victime favorite en règle générale. La sélection de la Rose s’y emploiera donc sans Wilkinson. Pour commencer, en tout cas.

« Jonny est tout à fait capable de reprendre totalement le dessus dans ce genre de match« , prédit même Philippe Saint-André. Échec des Bleus ou pas, ce dernier aura au moins la satisfaction de récupérer son ouvreur-buteur attitré pour la fin du championnat de France et les play-offs. À l’autre bout du Channel, on pourra tancer « Wilko » tant qu’on veut. Celui-ci sera loin. Peut-être tout près d’un grand bonheur avec le RC Toulonnais.

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