Thibault Lassalle, l’ancien deuxième-ligne d’Oyonnax, arrive au RCT avec ambition, conscient que le club varois représente un passage charnière dans sa carrière.

Il est arrivé au RC Toulon presque sur la pointe des pieds. Un paradoxe pour un joueur de 2,02 m et 118 kg. C’était le 1er juillet et, ce jour-là, seules les recrues de l’intersaison avaient poussé les portes du centre d’entraînement de Berg. En signant pour trois ans au RCT, triple champion d’Europe en titre, Thi bault Lassalle (27 ans) a plongé dans le bain de l’excellence.

« Vous avez joué vendredi dernier votre premier match avec Toulon, à Mayol, en amical contre Clermont (26-0). Comment avez-vous vécu ce moment particulier ?

– Ce n’était pas un match comme les autres car c’était mon premier sous les couleurs du RCT. Mais je n’ai pas eu d’émotion particulière. Contre Clermont, j’ai joué soixante-cinq minutes. Il faisait très chaud. De ce côté-là, ça change d’Oyonnax ! Sur un plan personnel, tout n’était pas parfait. Je manquais de rythme. Ça devrait aller mieux contre le Stade Français (en amical, demain soir à Mayol).

Quelle est la première impression quand on arrive chez le triple champion d’Europe ?

– Tout de suite, j’ai eu le sentiment d’être dans quelque chose de très professionnel, et ce dans tous les domaines : l’organisation, le contenu des séances… En fait, je m’attendais à ce genre de truc. J’en ai juste eu la confirmation.

Aviez-vous une petite pointe de stress en débarquant à Toulon ?

– Franchement, non ! J’étais assez tranquille. Et puis le fait d’être avec les autres nouveaux a rendu les choses plus faciles.

« JE VOULAIS ALLER VOIR PLUS HAUT »

Mais cela doit vous changer d’Oyonnax…

– Forcément. À Oyonnax, les préparations étaient basées sur le maintien en Top 14. Ici, on sait très bien que les objectifs sont élevés et que tout le monde nous attend. C’est un gros challenge.

Avez-vous le sentiment d’être, à ving-sept ans, à un moment important de votre carrière ?

– Bien sûr. C’est même un tournant pour moi. Soit j’arrive à être au niveau, et cela peut me conduire vers de belles années, soit c’est un échec. Mais, en général, j’aime bien réussir les challenges que je me fixe.

Vous arrivez dans un effectif très riche pour succéder à Bakkies Botha et Ali Williams. Et vous allez évoluer avec Paul O’Connell…

– Paul n’est encore pas là, il est avec l’Irlande (pour préparer la Coupe du monde). Mais c’est vrai qu’on change de dimension. Et puis, vous savez, à part moi, tout le monde est international au RCT (*). Mais ça ne me fait pas peur. Je voulais aller voir plus haut. Je n’avais pas le droit de refuser. Je ne serais jamais parti pour un club du même niveau qu’Oyonnax. Soit je partais pour franchir un échelon, soit je continuais à l’USO.

Vous évoquiez de belles années à venir. Pensez-vous à l’équipe de France ?

– Non, pas forcément. Je pensais plutôt à remporter des titres. Beaucoup de grands joueurs n’ont pas réussi à être champions. Moi, ça me fait rêver de remporter un titre majeur. J’ai été champion de France de Pro D 2 avec Oyonnax (en 2013) mais ça n’a pas la même saveur que de soulever un Brennus ou une coupe d’Europe. En ce qui concerne l’équipe de France, ce n’est pas moi qui décide. Bien sûr que j’ai envie de porter le maillot bleu, mais je n’ai pas envie de penser à ça. J’ai connu des moments difficiles dans ma carrière, puis j’ai retrouvé le plaisir de jouer à Oyonnax. Là, je suis au début d’une histoire avec Toulon. »

Source: lequipe.fr