Baptiste Serin : « Quand on n’est pas bon il faut le dire… j’étais trop en dents de scie »

Baptiste Serin : « Quand on n’est pas bon il faut le dire… j’étais trop en dents de scie »

5 mars 2023 - 16:01

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Le demi-de-mêlée du Rugby Club Toulonnais, Baptiste Serin s’est confié en conférence de presse à l’issue de la victoire bonifiée remportée contre le Stade-Français à Mayol, ce samedi soir.

Ce-dernier l’affirme : le groupe Varois devait absolument se racheter suite à la défaite concédée contre Clermont. Extrait:

« Je n’étais pas là contre Clermont mais je me considère dedans, tout le monde doit se considérer dedans. C’était une contre-performance dans ce que l’on a mis. Heureusement, on relève la tête en seconde mi-temps mais c’est vrai que ce soir on avait à coeur de se racheter. Les coaches ont remis la même équipe donc ils ont essayé de pousser les mecs à faire mieux. L’équipe, par rapport à ceux qui ne jouaient pas ce week-end et qui ont préparé le match avec nous, se devait de répondre présent dans l’agressivité, le combat et dans l’intensité que l’on devait mettre ce soir pour remporter un match contre un cador du championnat. C’est chose faite et on peut partir en vacances la tête un peu libérée. Mais ce que je retiens, c’est vraiment ce qu’on y a mis : du coeur. On entame le match pas de la meilleure des manières mais j’ai la sensation que l’on a fait preuve de calme et de sérénité et je suis donc content de l’équipe. »

Il précise ne pas avoir eu peur lors du début de match raté du RCT. Extrait:

« En début de match, je n’ai pas tellement peur car on fait deux erreurs bêtes dans les rucks et où on est un peu en retard. Puis Paris est une équipe qui est très forte dans les rucks. On n’a pas trop travaillé au sol, les soutiens étaient en retard et avec un buteur comme Joris Segonds, ça ne pardonne pas. Je me dis qu’on n’est pas encore sorti de notre camp et qu’on a beaucoup joué chez nous. Je me dis qu’il reste 70 minutes et j’essaye d’être plutôt dans le positif. »

Il est très heureux de cette victoire et se sent soulagé. Extrait:

« Ca me fait du bien que l’on gagne surtout. Moi, je suis content, mais ça passe après. Je ne pense pas à moi. Il me tarde déjà notre retour pour voir ce que l’on va donner ensuite. Je suis content car on gagné. Mes jeux au pied n’étaient pas supers, des petits trucs ne vont pas. Mais ce qui me fait plaisir, c’est qu’on ait relevé la tête par rapport au match contre Clermont, c’est ce qui m’importe et c’était important pour moi. Il fallait montrer un autre visage devant nos supporters. C’était important pour nous, le staff et les joueurs. On a senti une communion avec notre public ce soir, le stade était garni. C’est important, les beaux jours arrivent et on espère que l’on va croquer à pleines dents. »

Il l’affirme : la situation du RCT est toujours urgente sur le plan comptable, pour intégrer le top 6. Extrait:

« Non, il y a toujours urgence. Il faut enchaîner trois victoires d’affilées. On se doit de le faire. Un match à domicile, un match à l’extérieur et un autre match à domicile. Là on sera bien. On revient au classement mais si on avait perdu ce soir, on aurait peut-être tiré une croix. C’est bien, l’état d’esprit était là, on garde le bonus offensif, je pense aussi que peu d’équipes ont pris le bonus contre une équipe de Paris qui est pour moi à sa place. Il y a Toulouse aussi mais Paris est très constante dans ce qu’elle fait et très pragmatique, elle joue juste. C’est ce qui fait qu’elle est en haut du classement. On est content d’avoir fait ce match contre eux. Mais tout n’est pas parfait notamment notre début de match. Il faut s’inspirer de ces équipes. »

Pour lui, il s’agit probablement du match référence du RCT depuis le début de la saison. Extrait:

« Oui, c’est peut-être notre match référence. Il y a aussi le match contre Pau en début de saison. C’est un match dans les standards. A la place dans laquelle on est, ce match et le match contre Toulouse, ce sont des matches qui doivent être nos standards. Si on veut espérer quelque chose à la fin de l’année, il faut que ce soit nos standards. Mais on ne va pas dire non plus qu’on a fait un match énorme car on est toujours pas dans les 6, il faut rester humbles et à notre place. C’est pour ça qu’on n’a pas célébré plus que cela à la fin du match. On a fait le boulot ce soir, c’est tout. »

Il dévoile les secrets du RCT pour réussir à s’imposer face à Paris. Extrait:

« La clé était de mettre une grosse pression sur leur charnière car ce sont des joueurs redoutables dans le jeu au pied, avec un jeu au pied très long et très intelligent. Swan Rebbadj devait mettre beaucoup de pression sur Morgan Parra et moi je devais mettre de la pression sur Joris Segonds pour qu’ils aient des jeu au pied plus courts sinon ils nous envoient dans les tribunes de l’autre côté. Il fallait avoir des ballons pour regagner les 50 mètres et essayer de relancer. C’est ce qu’on n’a pas bien fait en début de match car on essaye de relancer mais on se fait prendre car ils ont mis une grosse pression en début de match. C’est là où on prend deux pénalités. Thomas Salles et Ihaia West ont joué juste sur cela, ils ont trié les bons ballons, ils ont joué au pied quand il le fallait ou relancer les bons ballons. On a un peu plus joué chez eux après les dix premières minutes, on a su enchaîner les temps de jeu, je nous ai trouvé plus intelligents. C’est notre match référence sur cela. »

Il raconte ensuite son chambrage, lors de cette rencontre, avec Morgan Parra. Extrait:

« J’ai beaucoup de respect pour Morgan Parra. C’est un joueur qui m’a toujours inspiré quand j’étais jeune car c’est un mec avec beaucoup de technique, c’est un stratège, il est très intelligent et j’aime ce style là. Un jour j’étais en train de buter avec l’équipe de France U20 et il avait buté avec moi. Je ne mettais rien et ça me gonflait. Il m’a demandé d’arrêter et de rentrer. Il n’était pas obligé et il s’est accolé à un jeune alors qu’il n’était pas obligé. J’ai trouvé cela top. On a connu l’équipe de France ensemble et on a toujours eu une bonne relation. C’est quelqu’un pour qui j’ai un grand respect pour le mec qu’il est et la carrière qu’il a. Il me dit : « tu vas arrêter maintenant car tu commences à me gonfler ». C’était du chambrage mais dans le respect. »

Pour conclure, Baptiste Serin avoue avoir traversé une période délicate. Il se sent désormais très bien. Extrait:

« Quand on n’est pas bon il faut le dire. J’étais trop en dents de scie. Je retrouve 100% de mon potentiel physique. Ca peut être encore mieux. Quand on fait un match, j’ai l’habitude de m’attarder plus sur le négatif que le positif. Ca doit être mieux. Ca l’est physiquement car je suis plus à l’aise. C’est un tout. On fait des matches corrects, je sens qu’on retrouve un allant collectif. Il y a une convocation en équipe de France qui m’a fait énormément de bien. C’est un tout. J’ai eu un rendez-vous avec les coaches et ça a un peu piqué. Ce sont des choses qui font partie d’une carrière et d’une saison. J’en ai tiré du positif et je me sens bien en ce moment. »

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5 Commentaires

  1. Clark 5 mars 2023 at 17h- Répondre

    Décidément, Jean-Ba, je le trouve d’une lucidité et d’une classe incroyables. Il nous a sorti un match de grande classe et sans lui, nous serions tombés dans nos erreurs habituelles. Il revient au bon moment, pour le sprint final. Si Waisea revient à son niveau, nous aurons une ligne arrière de folie, bien en jambes.

  2. Clark 5 mars 2023 at 17h- Répondre

    Baptiste et pas Jean-Ba!

  3. Pitou 5 mars 2023 at 18h- Répondre

    Trop tard, quichon de PMU 🙂

  4. Flowrian 5 mars 2023 at 20h- Répondre

    Peut être le joueur dont on est le plus dépendant au final?

    Que ce soit face à Toulouse ou le stade français, il a sorti deux grosses prestations et l’équipe était à des années lumières de la bouillie des autres soirs.

  5. Name 6 mars 2023 at 09h- Répondre

    Il est lucide et c’est un vrai leader de vestiaire. Maintenant, pour son intérêt comme pour le nôtre, il faudrait qu’il arrête les dents de scies, et qu’il devienne plus tranchant.