Ce dimanche, le manager Toulonnais Bernard Laporte était l’invité de l’émission Stade 2 diffusée sur France 2.

Ainsi, l’entraîneur du Rugby Club Toulonnais est revenu sur sa sanction et l’affaire qui le poursuit aujourd’hui, suite à ses propos envers l’arbitrage.

Dans un premier temps, Bernard Laporte rappelle souhaiter seulement que l’arbitrage du rugby devienne professionnel, et suive la grande avancée que connaît le rugby depuis ces-dernières années. Il veut notamment que les arbitres soient mieux rémunérés afin que cela devienne une réelle profession. Extrait:

« Je veux que tout le monde soit professionnel. Je suis revenu dans le rugby depuis deux ans et demi et je me rend compte d’une chose: c’est que les clubs se sont véritablement professionnalisés avec à leur tête de véritables chefs d’entreprises. Les clubs de rugby sont des PME maintenant. Ensuite, les joueurs se sont professionnalisés. Ça n’existait pas ce professionnalisme il y a dix ans en arrière. Le seul secteur qui, pour moi, n’a pas évolué même s’il revendique le contraire en disant qu’il cherche à s’améliorer, c’est l’arbitrage. Il n’évoluera jamais tant qu’on ne rémunérera pas les arbitres d’une certaine logique. Qui veut arbitrer aujourd’hui ? Personne ! Quand on parle d’arbitres professionnels, je veux que ce soit leur métier. Dans un monde professionnel, un arbitre, ça doit être son métier. L’arbitre est un facilitateur de jeu, ce n’est pas un décideur de jeu. Ce que j’ai dit sur Monsieur Cardona, je m’aperçois que les week-ends se suivent et se ressemblent. Je n’ai rien contre lui, mais j’ai dit ce que je pensais. Ce qui m’intéresse, c’est l’intérêt général du rugby, ce n’est pas mon intérêt. Je veux que le rugby avance, et pour que le rugby avance il faut que certains disent les choses quand ça ne va pas. Je n’ai rien contre les arbitres, je travaille au quotidien avec Franck Maciello qui est le directeur technique national adjoint, et c’est un réel plaisir. C’est comme un joueur ! Quand on leur dit: – « vous n’êtes pas bons » -, il ne faut pas qu’ils disent – « si, si on est bons, chacun a son domaine de compétences, vous, vous restez entraîneur. » – Non, il faut qu’on évolue ensemble. »

Bernard Laporte ne comprend pas pourquoi il est interdit de déclarer publiquement qu’un arbitre n’a pas été bon lorsqu’il a raté son match. Extrait:

« Quand un entraîneur n’est pas bon, quand un joueur n’est pas bon, quand un entraîneur s’est trompé dans son coaching, on le dit ! J’ai apprécié ce qu’a dit Mourinho (entraîneur de Chelsea) la dernière fois:  – « la différence entre l’arbitre et moi, c’est que moi je vais aller m’expliquer en conférence de presse alors que l’arbitre est déjà parti. » – Mais l’arbitre c’est comme un joueur ! S’il n’a pas été bon, il n’a pas été bon ! Ça arrive à tout le monde de faire des mauvais matches. »

Concernant plus précisément l’arbitre Laurent Cardona, le manager Toulonnais explique ne pas vouloir l’avoir avec lui, ni contre lui. Il souhaite simplement qu’il arbitre avec une certaine logique. Par ailleurs, Bernard Laporte en comprend pas pourquoi le budget alloué aux arbitres n’augmente pas avec les gains des droits télé. Extrait:

« Monsieur Cardona, je ne veux ni l’avoir pour moi, ni l’avoir à dos ! Je veux qu’il soit un arbitre logique. La solution c’est de leur dire: – « ça ne va pas, il faut avancer » -. Quand je vois que les droits télé ont doublé, c’est magnifique pour les clubs, mais ils ont combien les arbitres ? Combien on donne aux arbitres ? Est-ce qu’on va les aider à se professionnaliser ? Moi je vois que les budgets grossissent mais que les arbitres n’ont rien. On leur donne 450€ pour arbitrer le dimanche et 120 ou 130€ la touche. Non, ce n’est pas possible dans un monde professionnel. Aujourd’hui, personne ne veut arbitrer ! Ce n’est pas une vocation, ce n’est pas une profession. »

Pour conclure, Bernard Laporte affirme attendre désormais la décision du CNOSF, qui devrait être rendue publique ce jeudi. Extrait:

« Moi, je suis suspendu. Point. Maintenant j’attends, je suis convoqué au CNOSF, on verra ce qu’ils diront jeudi. Je la conteste cette décision, mais je la respecte, heureusement. »

On regrettera la lourde insistance de la présentatrice pour savoir si Bernard Laporte regrette ou non ses propos…

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