Burke, Bru, Delaigue et Fofana évoquent Frédéric Michalak

Burke, Bru, Delaigue et Fofana évoquent Frédéric Michalak

25 août 2015 - 14:44

3 Commentaires

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BAYONNE_DELAIGUE_311011On a demandé à quatre joueurs – adversaires ou coéquipiers – qui ont jalonné la carrière de l’ouvreur des Bleus de nous raconter « leur » Michalak.

LE 1ER POINT

Le 17 novembre 2001, face à l’Australie à Marseille, Michalak fête sa deuxième sélection et sa première titularisation en inscrivant une pénalité qui pèsera lourd dans la victoire finale (14-13). L’arrière MATT BURKE jouait ce jour-là avec les Wallabies.

« Je me souviens de ce match à Marseille. Un des tests les plus durs que j’ai joués. Et je me souviens de ce jeune type de dix-neuf ans, qui avait beaucoup de contrôle sur le match, qui butait. Je trouvais ça incroyable à son âge. Ça montre le caractère de « Freddie ». C’est un joueur spécial. Je sais qu’il n’est pas aimé par certains, mais c’est le lot de tous les joueurs qui ont son pedigree. Déjà, pour avoir cette habileté technique pour jouer à la fois 9 et 10 au niveau international, il faut être excellent techniquement, parce que c’est très difficile. Ensuite, c’est un joueur qui s’est adapté à plusieurs styles de jeu, et qui a été capable d’être influent à chaque fois, à Toulouse, à Toulon, aux Sharks…

Ces derniers temps, il était devenu une énigme : il était le remplaçant de Jonny Wilkinson à Toulon alors qu’à chaque fois que je l’ai vu jouer, il contrôlait le match, il avait 80 % de réussite au pied. Mais je me souviens d’un match, il y a quelques années, avec Toulouse. Sur une action, il avait créé quelque chose de rien, et 80 mètres plus loin, il y avait eu essai. En une fraction de seconde, il avait donné l’impression d’avoir du temps et de l’espace, que c’était facile. Seuls les meilleurs sont capables de ça. »

LE 100E POINT

Le 18 octobre 2003, Michalak inscrit 24 points (1 essai, 3 pénalités, 5 transformations) face au Japon (51-29), en phase de poules de la Coupe du monde. YANNICK BRU, son entraîneur en équipe de France aujourd’hui, était capitaine ce jour-là.

« Le Fred Michalak de 2003, c’était une autre personne, qui n’a plus rien à voir avec le Michalak d’aujourd’hui. Il était insouciant, peu travailleur, il surfait sur la vague. Sur le terrain, il était ultracréatif, et Bernard Laporte essayait un peu de le mettre en cage pour respecter les schémas collectifs. Plus tard, j’ai connu un Fred un peu bougon, qui revenait à Toulouse après l’Afrique du Sud (2008), qui n’était pas heureux dans son rugby. Je l’ai redécouvert quand on est partis en tournée en Argentine (en 2012). Je l’ai trouvé mature, tempéré, posé, au-dessus de tous les événements. Il a fondé une famille, il a coupé le cordon avec le Stade Toulousain, il a eu une grave blessure, il a eu des hauts et des bas, on ne peut pas le nier, il a aussi côtoyé de très grands professionnels.

Le joueur a dépassionné son jeu, il prend plus en compte les besoins du collectif. Même s’il ne fera jamais du Jonny Wilkinson, il a vachement étoffé sa réflexion sur le jeu. Et puis, au-delà des matchs réussis ou pas, il a une attitude ultraprofessionnelle. En 2003, j’aurais eu du mal à croire que Fred, dix ans après, serait un modèle de professionnalisme et d’équilibre. Et par cet état d’esprit, par ce qu’il renvoie, il a un rôle important dans ce groupe. »

LE 200E POINT

Le 26 février 2005, Michalak remplace YANN DELAIGUE à la 51e minute face au pays de Galles (18-24) et inscrit un drop.

« Fred a connu une carrière particulière avec des hauts très hauts et des bas très bas. Les médias ne l’ont pas aidé, au début, en faisant croire aux gens qu’on avait un joueur comme Jonny Wilkinson. Ça lui a mis une pression de dingue ! C’était un joueur instinctif, qui n’utilisait pas beaucoup le pied. Il a appris à mieux faire jouer l’équipe, mais c’est logique : quand on est jeune, on est plus dans la performance individuelle. Fred a mûri, mais cela a pris plus de temps qu’on pensait. J’ai beaucoup d’affection pour lui. On a été champion de France ensemble, lui à la mêlée, moi à l’ouverture, en 2001, quand il débutait. Il était pétri de talent, surtout en 9, mais on l’a fait passer pour le mec qui allait sauver la France. Mais il n’était pas comme on le vendait ! Aujourd’hui, il a encore des défauts, mais c’est un très, très bon joueur. Il peut aller plus loin que ça, avoir une belle fin de carrière. Car il y a une chose qu’on ne sait pas toujours : c’est vraiment un gros bosseur. Mon premier souvenir de Fred, c’est en 1999. Je m’étais blessé au genou, j’allais manquer la Coupe du monde et j’étais en tribune pour la finale du Championnat Toulouse-Clermont (15-11). Je revois Fred en lever de rideau, avec les cadets, en 10, avec Clément (Poitrenaud) à l’arrière et Nico (Durand) à la mêlée. Le soir, ces cadets étaient invités à partager le titre de l’équipe première ; je me souviens être allé féliciter Fred pour sa très belle finale. »

LE 300E POINT

Le 17 novembre 2012 à Lille, la France bat l’Argentine (39-22) après une belle victoire face à l’Australie (33-6) une semaine auparavant. L’ouvreur marque 24 points. WESLEY FOFANA découvre alors ce joueur qu’il n’avait vu qu’à la télé.

« Contre l’Australie, ç’avait été ma première titularisation avec Fred. Pour moi, c’était un plaisir de jouer avec lui et je n’avais pas été déçu : il avait été monstrueux, il avait fait très mal aux Australiens. Jeune, je ne suivais pas trop le rugby, mais son nom ressortait. Frédéric Michalak, c’était la grande star du rugby. J’ai des images de lui soulevant le Brennus, d’un mec avec une corpulence normale qui, avec ses appuis, arrivaient à passer sans se faire toucher. Je ne sais pas quel âge il a aujourd’hui, mais il a encore sa vivacité. Est-ce qu’il est dur à suivre parfois ? Il a sa façon de voir les choses, une façon différente de défendre et d’attaquer que celle que je connais en club. Il aime bien jouer à l’instinct. Il ne tente pas n’importe quoi non plus, mais on sait qu’il faut s’attendre à tout. Ça fait partie de ses qualités. En le côtoyant, j’ai découvert un mec super simple, qui ne se prend pas la tête, qui a connu pas mal de choses dans sa carrière. Il sait parfaitement que c’est une chance d’être ici et que ça peut s’arrêter pour un certain temps, voire pour toujours. Donc il en profite au maximum, et il reste très humble. Je pense que son parcours à l’étranger a changé sa manière de s’entraîner, de récupérer. Il a toujours ses petits gadgets avec lui : un roller, qu’il se passe sur le dos et sur les fesses pour se masser, un stick qu’il s’applique sur les muscles… »

Source: lequipe.fr

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3 Commentaires

  1. bison25 25 août 2015 at 18h- Répondre

    SUPER , intéressant les commentaires de ces 4 fabuleux joueurs !.. En même temps pour quelques bons rappels , déjà sans doute oubliés depuis longtemps concernant FRED . J’ai vraiment envie qu’il nous fasse une superbe coupe du Monde . Et qu’il nous montre surtout qu’il est encore bien présent pour toujours nous régaler . Absolument qu’en temps que Fan bien sur , tout ce que nous pouvons lui souhaiter grandement , pour cette CdM à venir .

    • msn8391Ds 25 août 2015 at 19h- Répondre

      Je me suis rendu compte que j approuvais très souvent tes commentaires qui sont plutot optimistes et objectifs et je t en remercie !

  2. bison25 26 août 2015 at 00h- Répondre

    @msn8391Ds .. MERCI mon Ami . Et c’est tellement plus sympa et moins triste que de partager ensemble ces bons moments d’optimisme . Même si parfois la déception viens nous le contrarier ,tant pis nous y aurons cru avec notre coeur . N’est ce pas l’essentiel finalement .