Clermont et Toulon en co-mission européenne

Clermont et Toulon en co-mission européenne

29 avril 2013 - 14:28

1 Commentaire

Publicité

Trois ans après une finale Toulouse-Biarritz (21-19) au Stade de France, deux équipes françaises vont à nouveau se disputer le droit de soulever la H Cup. Une performance de taille, mais qui correspond aussi à une logique économique renvoyant à un championnat, le Top 14, qui, depuis plusieurs années maintenant, absorbe les meilleures individualités mondiales.

Samedi, l’AS Clermont-Auvergne a dominé (16-10) la province irlandaise du Munster, à Montpellier, dans un stade de la Mosson en pâmoison. Et hier, rebelote, quoique dans un contexte tout autre : dans un Twickenham aussi légendaire que sonnant tristement creux (puisqu’aux deux tiers vide), le RC Toulon n’a pour ainsi dire jamais tremblé contre des Saracens anglais cuits à l’étouffée (24-12).

Has been. Total, le 18 mai à Dublin – où la veille le Leinster aura disputé la finale du Challenge européen contre le Stade français -, le titre suprême du continent verra la France asseoir sa mainmise versant clubs… deux mois après que la sélection nationale a signé un des plus tristes Tournois des six nations de son histoire, conclu à une minable cinquième place (alors qu’en 2010, l’année de Toulouse-Biarritz, les Bleus sortaient d’un Grand Chelem). De quoi finir de démontrer une fois pour toutes que les intérêts des uns (ligue) et des autres (fédération) risquent d’avoir bien du mal à s’accorder, à la veille de renégociations importantes des agendas et modalités censés aider le rugby hexagonal à partir à la conquête de titres, tout en protégeant les intérêts des joueurs.

Mais qu’est-ce qui sépare un XV de France humilié et hagard, jouant la peur au ventre, d’un Clermont et d’un Toulon totalement maîtres de leur sujet, y compris dans les (plutôt rares) moments délicats ? Des noms sans doute, tels que ceux de Sitiveni Sivivatu, Napolioni Nalaga, Brock James, Julien Bardy (international… portugais), Julien Bonnaire et Julien Pierre (retraités des Bleus), ou même le coach néo-zélandais Vern Cotter, en sus de Morgan Parra et Thomas Domingo, chez les Auvergnats. Ou, hormis Alexis Palisson et Mathieu Bastareaud chez les Varois, ceux de Bernard Laporte, Bakkies Botha, Matt Giteau, Carl Hayman, Delon et Steffon Armitage, Chris Masoe et, fatalement, Jonny Wilkinson.

A cet égard, dans un match verrouillé où l’expérience et la discipline ont plus que contribué à faire la différence, chacun a pu savourer encore la classe de l’ex-ouvreur du XV de la Rose qui, donné par beaucoup comme has been lors de sa signature sur la rade, y a conforté son statut de demi-dieu en éclaboussant une nouvelle fois de sa vista un match durant lequel il a inscrit la totalité des 24 points varois. Pied de nez : le sans-faute a été réalisé dans La Mecque du rugby anglais, contre ses compatriotes des Saracens, trois semaines après que le même Wilkinson eut déjà marqué tous les points (21) en quart contre ses non moins concitoyens de Leicester.

Acrobatiques. Et si l’on veut garder une image symbolique du succès toulonnais, ce sera à coup sûr celle consécutive au drop de «Wilko», un modèle, réussi dans des conditions acrobatiques : tandis que le ballon passe entre les barres, Jonny Wilkinson se retrouve sur le dos, enchevêtré avec son vis-à-vis, le jeune international Owen Farrell (de douze ans son cadet !), qui n’est pas parvenu à le contrer. Magnanime, le premier donne alors une tape amicale dans le dos du second. Telle une autre façon de dire «good game». En VO.

Libération

Publicité

1 Commentaire

  1. T-max 29 avril 2013 at 16h- Répondre

    :mrgreen: Ça me fait doucement rigoler, quand on compare un stade de la Mosson en pleine « pâmoison », et un stade de Twickenham au 2/3 vide qui sonne le creux ( ça à la limite je le concède vu sa capacité ). Mais 1/3 de 82.000 places = 27.333 spectateurs, et la Mosson plein comme un œuf = 32.950 places.
    Différence = 5.616 spectateurs, alors le nombre de spectateurs pour ces deux rencontres c’est kif-kif.On voudrait nous faire croire, qu’il n’y a que le « grand » Clermont qui est capable de remplir des stade, mon c.. oui!!!!!!!!!!!
    Et d’ailleurs si vous avez entendu sur la 2 cette remarque comme quoi pour mettre l’ambiance à Dublin pour la finale, on pouvait compter sur les supporters de Clermont, et nous que dalle, parce-qu’on est des pipes, des trompettes, de la mer.. quoi.
    En tous cas la 2 a choisi son camp, et ce n’est pas le nôtre.