Frédéric Michalak a signé son grand retour contre les Wasps
Frédéric Michalak a signé son grand retour contre les Wasps
Le lundi 6 avril 2015 à 19:14 par David Demri
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Bernard Laporte l’avait prédit dès le coup de sifflet final de la saison 2014, alors que les festivités du Bouclier de Brennus n’avaient pas débuté. Lui qui entretient avec Frédéric Michalak une relation tourmentée, faite d’admiration et de reproches cinglants, lui glissait à l’oreille, alors que Jonny Wilkinson effectuait son ultime tour d’honneur au Stade de France : « C’est maintenant que cela commence pour toi. La prochaine doit être ta saison. »
Et pourtant, en début de semaine, malgré ses fulgurances offensives, Laporte avait retenu de sa prestation contre Toulouse ses piètres tirs au but et une prétendue appréhension au plaquage sur la relance de Médard qui avait abouti à la révolte des Stadistes. Résultat, dans l’esprit de l’ex-sélectionneur, Michalak devait se retrouver au frigo pour ce quart ! Et puis, en milieu de semaine, Leigh Halfpenny n’a pas obtenu le feu vert médical après ses deux commotions cérébrales en moins de six mois. Et puis, sur la dernière séance d’entraînement, l’Argentin Juan MartinHernandez s’est blessé à l’ischio-jambier. Etquant à l’Australien Matt Giteau, il n’avait que trente minutes dans les jambes pour son retour à la compétition. Laporte a aussitôt fait volte-face et a été contraint de revoir ses plans. 22, revoilà Frédéric Michalak ! Titulaire pour un quart de finale européen, une première depuis des lustres.
« IL A RÉAGI EN CHAMPION »
Bernard Laporte l’admettait, « il l’attendait au tournant ». Et alors ? Le Toulousain de naissance a fait mieux qu’un 20 sur 20. Auteur de 22 points et d’un 100 % dans son jeu au pied, il lui a fallu à peine sept minutes pour bien entrer dans la rencontre et, surtout, se rassurer, lui, mais surtout son staff sur la solidité de son épaule après deux luxations. Un très gros plaquage sur le numéro 8 des Wasps, Guy Thompson et c’était reparti. En plus d’un sansfaute
dans les tirs au but mais aussi dans le jeu au pied de déplacement (on pourra toutefois pester contre un petit manque de longueur de certains de ses dégagements), il se montrait sobre dans le jeu même s’il agrémentait sa partie d’une ou deux petites arabesques. « Je dis chapeau à Frédéric qui a livré une partie d’un vrai titulaire du poste. Tout n’a pas été parfait, mais chapeau », affirmait Bernard Laporte, ne cachant pas sa satisfaction une heure après le match, dans les couloirs de Mayol. La prestation de Frédéric Michalak, dans les souliers d’un Wilkinson du temps de sa splendeur varoise, permet au RCT d’envisager plus sereinement un nouveau printemps plein d’ambition. « Frédéric avait beaucoup été critiqué en interne et en externe cette semaine. Il a réagi en champion. Son jeu au pied nous a permis de construire notre victoire. Il est de retour au meilleur moment, pour notre plus grand bonheur », glissait, juste avant de quitter l’enceinte toulonnaise, l’ailier australien Drew Mitchell qui jouait les baby- sitters pour le fils de Matt Giteau, pris par des obligations médiatiques. Frédéric Michalak a remporté sa première course contre le temps. Sonmatch lui ouvre une place de choix dans le groupe toulonnais qui va enchaîner dans les prochaines semaines, les rencontres de haut niveau. Justement, Frédéric Michalak a besoin d’enchaîner maintenant. Après avoir convaincu Laporte, il va devoir se lancer, dès ce lundi matin, dans une autre course contre-la-montre. Il ne lui reste pas beaucoup de temps, ni de matchs d’ici au 19 mai, date à laquelle Philippe Saint-André rendra son
verdict concernant les deux – ou plus sûrement trois – ouvreurs qui prépareront le Mondial. PSA est « Michalakophile » mais, lui aussi, veut des garanties. Pas sur son état de santé, mais sur sa capacité à rééditer le genre de prestation de ce dimanche en fin d’après-midi.
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