Frédéric Michalak retenu pour prendre le but
Frédéric Michalak retenu pour prendre le but
Le mercredi 20 mai 2015 à 15:18 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Le staff des Bleus a écarté Lopez, retenu Michalak, Tales et Trinh-Duc et placé Plisson en réserve de la République. Difficile d’y voir clair.
Prenez Frédéric Michalak, Jules Plisson, Rémi Tales et François Trinh-Duc. Mettez les dans une liste pour la Coupe du monde. Secouez. Si vous obtenez le tableau suivant, ce n’est pas que vous avez trop secoué :
– deux sont actuellement blessés et ne rejoueront pas cette saison ;
– un ne devrait pouvoir reprendre les phases de contact que début août ;
– deux n’ont plus joué en bleu depuis au moins onze mois ;
– un a passé le mandat de Philippe Saint-André dans le rôle du parfait paria ;
– un n’a plus été titularisé depuis le 21 juin dernier.
Vous avez dit bizarre ? Ça l’est. Et même un peu inquiétant. Vous vous demandez où est passé celui qui était le titulaire, Camille Lopez, pendant que les autres étaient sur la touche depuis un an ? Il n’est pas dans la liste. Écarté, pour des raisons sportives uniquement, a précisé Philippe Saint-André. « Il est en difficulté actuellement », a glissé le sélectionneur qui, comme tout le monde, a vu Lopez rater son Tournoi des Six Nations et sa finale de Coupe d’Europe avec Clermont contre Toulon (18-24).
PSA a aussi parlé de vécu international, justification parfaite aux retours de Michalak (71 sél.) et Trinh-Duc (49 sél.), deux des ouvreurs les plus capés de l’histoire du quinze de France. De l’aveu de Patrice Lagisquet, le poste d’ouvreur est celui sur « lequel il y a eu le plus de débat ». « Et qui nous fait le plus mal à la tête aussi », a souri l’entraîneur des lignes arrière. Ce n’est pas fini, et il risque de devenir une migraine quand il s’agira d’associer le bon demi de mêlée à l’ouvreur choisi tout en élisant un buteur fiable. Lagisquet avoue : « Je ne suis pas sûr qu’on ait toutes les réponses sur la paire de demis aujourd’hui. Si vous me demandez celle qui va être titulaire pendant la Coupe du monde… Je pense qu’on aura besoin de toute la préparation pour se forger une réelle conviction. » Car trois ans et demi d’essais – et seize charnières testées – n’ont pas suffi.
MICHALAK, le « pari » du but
Frédéric Michalak (32 ans, 71 sélections) a bien fait de reprendre à zéro son geste de buteur lors de son passage en Afrique du Sud. Car il doit largement à sa régularité face aux perches sa place dans les trente-six présélectionnés pour le Mondial. « Il est à 80 % de réussite avec nous (83 % en réalité), il est celui qui a donné le plus de garanties », a justifié Philippe Saint-André, hier. Sa présence dans la liste est intimement liée à deux choix : celui de Tales et Trinh-Duc comme autres ouvreurs, alors qu’aucun n’est un buteur confirmé, et celui de Tillous-Borde, seul non-buteur des demis de mêlée retenus. « Tillous-Borde est peut-être celui qui montre le plus de maturité dans sa manière de conduire le jeu, a expliqué Patrice Lagisquet. Et c’était difficile de l’écarter juste parce qu’on ne pouvait pas lui associer un buteur. » Michalak a donc été choisi. Lagisquet ne cache pas que c’est un « pari », au vu des blessures récurrentes du Toulonnais. « Mais sur une liste de trente-six, on peut faire quelques paris. Si on pouvait retrouver le Fred qui nous a séduit en 2012, ce serait bien . » Au cas où, Michalak, qui disputera peut-être sa troisième Coupe du monde après celles de 2003 et 2007, pourrait par ailleurs être le parfait polyvalent 9-10. A. Ba.
TRINH-DUC, l’expérience en plus
La vidéo diffusée hier par François Trinh-Duc (28 ans, 49 sél.) sur sa page Facebook, peu de temps après l’annonce de la liste des trente-six, avait quelque chose d’assez rafraîchissant. L’ouvreur de Montpellier s’y montrait hilare au volant de sa voiture. Sa joie tranchait alors avec le peu d’enthousiasme manifesté par le staff des Bleus au moment de commenter sa présence dans la liste. « On va voir comment ça se passe durant la préparation, s’il retrouve vraiment la plénitude de ses moyens physiques et s’il peut être à l’aise dans ce qu’on propose », a glissé l’entraîneur des trois-quarts Patrice Lagisquet. Trinh-Duc aurait-il vraiment fait partie des trente-six si Plisson ne s’était pas blessé ? La questions peut se poser, d’autant que le bonhomme n’arrive qu’en quatrième position (derrière Parra, Kockott et Michalak) dans la hiérarchie des buteurs établie par le staff. Reste que Trinh-Duc, qui serait sûrement revenu plus tôt en équipe de France si une fracture du péroné n’avait pas grandement plombé sa saison, a déjà joué une Coupe du monde (2011). « On a un groupe jeune, surtout derrière, admet Lagisquet. Fred (Michalak) et lui peuvent nous amener ce petit supplément d’expérience pour apprécier l’importance de tous les entraînements, bien vivre la concurrence, etc. »
TALES, prix de constance
La dernière titularisation de Rémi Tales (31 ans, 16 sél.) date du 21 juin 2014, face aux Wallabies à Sydney (défaite 39-13). Depuis, s’il n’a jamais quitté le groupe France, le staff tricolore l’a cantonné au rôle de suppléant de Camille Lopez, voire à celui d’arrière de fortune, comme en Irlande cet hiver. C’est pourtant lui, et pas Lopez, qui figure dans le groupe des trente-six pour préparer le Mondial. La logique de ce choix ? Celle du joueur qui n’a jamais déçu, pas assez flamboyant pour faire oublier ses concurrents mais jamais jugé mauvais, contrairement à eux. « J’aime sa solidité défensive, sa capacité à faire jouer les autres et la longueur de son jeu au pied », disait de lui Philippe Saint-André en juin dernier, lors de la tournée en Australie. Tout Tales est là, qui ne s’invente pas en ouvreur tout feu tout flamme mais fait tout plutôt bien. Et si c’était lui, l’ouvreur des Bleus au Mondial ? Il semble devancé à ce jour, et aura surtout besoin pour devenir le titulaire, que Morgan Parra et Rory Kockott s’imposent comme numéro 9 et artilleur en chef. Car Tales a un gros défaut par rapport aux autres numéros 10 : il ne bute pas.
Source: lequipe.fr
Publicité
0 Commentaire