Auteurs d’une première période de haut niveau, les Toulonnais ont réussi un match plein mais ont dû s’incliner. Ils ramènent un beau point de bonus défensif, le premier de la saison.

À quelques encablures du plateau de Gergovie, là où l’armée de César s’est inclinée dans « la guerre des Gaules », Toulon a livré une bataille d’un autre calibre. Le but était de battre les Clermontois chez eux. Une gageure au vu de l’histoire entre les deux clubs !

Avant de penser à un hypothétique succès face à la meilleure défense du championnat, les hommes de Laporte, laborieux devant Lyon et médiocres à Biarritz, avaient, avant tout, un impératif de rachat. D’abord et au moins pour eux-mêmes.

Si le président toulonnais affirmait pour ce déplacement ne regarder que le seul aspect comptable, il est clair qu’en soif de réhabilitation auprès de leurs supporters, les Rouge et Noir allaient devoir mettre du cœur à l’ouvrage. Et tous se disaient qu’avec la manière, les Varois ne seraient pas loin à l’arrivée. Ce fut le cas.

Pas de round d’observation. Sur le coup d’envoi, Smith est allumé, Skrela tente un drop, l’ASM a l’initiative. Shaw est pris à la faute. Parra ouvre le score. Pour répliquer, Orioli, Messina, Palisson impulsent. Wilkinson égalise. Question engagement, le RCT répond présent. Il en a bien besoin face à une cette légion auvergnate.

Le premier coup de théâtre a lieu après l’égalisation au pied de Wilkinson. Sur le renvoi de Skrela trop court, Lapeyre récupère le ballon, échappe à Byrne et après une course de 55 mètres le long de la ligne de touche, pointe dans l’en-but, en coin. Wilko assure. Le RCT est en place. Et fait preuve, lui aussi, d’une belle férocité. À tel point que les Varois parviennent à repousser, arc-boutés sur leur ligne, le pack auvergnat. Trois pénalités plus loin, Toulon garde quatre points d’avance à la pause. Le RCT serait-il en passe de réaliser quelque chose d’énorme ?

Des mauvais choix

En seconde période, le RCT devra se montrer aussi sérieux et déterminé pour créer la surprise de ce combat des chefs. La furia auvergnate ne tardera pas. L’atmosphère, à la reprise est électrique. Dommage qu’un ballon de relance soit cafouillé par Messina ou encore qu’Armitage tape à suivre en oubliant un extérieur. Menés et vexés, les hommes de Vern Cotter lâchent le noir. Smith prend un jaune. La mêlée toulonnaise est sanctionnée. Parra ramène les siens à un tout petit point peu avant l’heure de jeu. Voilà qui promet une fin de match crispante.

Wilko réussit un sans-faute au pied mais sur un turnover, Malzieu ouvre une brèche, Rougerie s’y enfonce. L’ASM reprend l’avantage. Le moment est choisi, Botha entre et joue les déménageurs. De son côté, Smith déjoue. Giteau passe à la mêlée à la place de Tillous-Borde touché au genou.

À une minute de la fin, Toulon, à cinq mètres de la ligne, choisit la mêlée. Décisive. La sirène retentit. Le RCT multiplie les pick and go. Sans aboutir. Les Rouge et Noir repartent la tête haute avec un grand point de bonus défensif, ô combien mérité.

Var Matin