Jacques Verdier explique pourquoi Mourad Boudjellal va perdre malgré ses bonnes idées

Jacques Verdier explique pourquoi Mourad Boudjellal va perdre malgré ses bonnes idées

4 octobre 2016 - 9:20

10 Commentaires

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verdierLe journaliste et directeur du Midi Olympique, Jacques Verdier a publié un édito, ce lundi, au sujet de la candidature du président Toulonnais Mourad Boudjellal à l’élection de la présidence de la Ligue Nationale de Rugby.

Ce-dernier explique pourquoi, malgré ses bonnes idées, son bon projet et toute sa bonne volonté, Mourad Boudjellal ne sera pas élu président de la Ligue Nationale de Rugby face à Paul Goze.

Voici l’édito:

Reconnaissons à Mourad Boudjellal d’innombrables qualités au premier rang desquelles une intelligence vive, une habileté incontestable dans les affaires, un sens prononcé de la formule, du truc qui fait mouche, des idées à foison. La réussite du RC Toulon sur les dernières années en est le plus vivant symbole. Lui président de la Ligue, je ne doute pas une seconde que les choses bougeraient vite, peut-être dans tous les sens, de manière désordonnée, confuse, mais les idées seraient là, les lignes sauteraient.

D’où vient alors qu’un être de cette nature, vibrionnant, énergique, ait finalement peu de chances d’arriver à ses fins ? Je vois un étrange paradoxe dans le souci touchant et je crois fondamental qu’a ce dernier de plaire, de séduire, d’être aimé, et la surprenante façon qu’il a, dans le même temps, de rester seul, de mettre des distances et de ne pas aimer en retour. Je ne connais personne capable comme lui de désosser les autres, tous les autres, jusqu’à ses alliés du moment, dans un sourire, d’une formule cinglante, souvent drôle, mais vaguement perverse. Or comment espérer être aimé, adoubé, quand on donne l’impression de ne pas aimer soi-même ?

Autre chose : Mourad Boudjellal se joue de la presse, on le sait, avec un art consommé du buzz. Convenons que c’est un formidable client après lequel tout le monde court. Mais loin de se faire un allié des médias, de tirer avantage de cette opportunité, il trouve toujours le moyen de braquer ces derniers. La semaine dernière, en conscience, il ment à L’Équipe en déclarant que Lucien Simon ne sera jamais président du RCT. Trois jours après, il déclare au Midol vouloir se lancer dans la politique, valide en la relisant l’interview qu’il nous accorde et dénonce en suivant dans un tweet, de manière totalement incompréhensible, cette possibilité en s’écriant : « Drôle d’idée du Midol de m’envoyer en politique ». Comment le suivre ? Comment lui accorder du crédit ?

Face à lui, Paul Goze, madré, intelligent, sans doute un peu court sur la doctrine, mais travailleur, ponctuel, précis, n’intéresse que peu les grands médias, n’affiche aucune idée révolutionnaire, évoque plus le cuistot à l’ancienne que le maître queux novateur, mais va son bonhomme de chemin, fiable, fidèle, la tripe républicaine comme on disait jadis, et sera réélu.

Une morale ? Aucune. Je regrette seulement que le débat n’ait pas eu lieu, que Mourad Boudjellal ne mette pas son intelligence au service d’un projet comme il l’a fait à Toulon. Je crois sincèrement que le rugby a besoin d’hommes de sa trempe, mais la question, à son propos, se pose depuis le premier jour : aime-t-il vraiment le rugby ? Le considère-t-il autrement qu’un faire-valoir, un faire-connaître, un possible tremplin vers d’autres destinées ?  Songeant à lui, je pense toujours à cette vieille chanson de Jacques Dutronc : « 700 millions de petits Chinois et moi, et moi, et moi… » 

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10 Commentaires

  1. Pafiste 4 octobre 2016 at 09h- Répondre

    Analyse pertinente

  2. JO 4 octobre 2016 at 09h- Répondre

    mourad aime le rugby je le pense

  3. Jojo 4 octobre 2016 at 09h- Répondre

    La question c’est surtout, pourquoi pas d’autres candidats ?

  4. Marco 4 octobre 2016 at 09h- Répondre

    Bonne analyse

  5. djano 4 octobre 2016 at 10h- Répondre

    Très bonne analyse. Mourad a de bonnes idées mais il part dans tous les sens et je peux comprendre qu’il n’arrive pas à fédèrer….Il cherche toujours le sensationnel. A mon avis il n’en veut pas de cette présidence. Donc il se lance sachant qu’il n’a aucune chance et après il se pose en victime. C’est du Mourad

  6. boom09 4 octobre 2016 at 10h- Répondre

    effectivement MOURAD est parfois difficile à suivre ,en interne et en externe !il affirme et il dément !c’est son principal défaut , il ne délégue pas trop non plus .par contre il aime le rugby ,sa ville et son club .

  7. Philippe de Cuers 4 octobre 2016 at 10h- Répondre

    Notre PREZ me semble pas desordonne , bien au contraire . Zéro note de frais depuis des années ….. sinon bonne analyse mais faux Cul quand même Car si il n est pas élu , C est uniquement par bidouillages des trois gros !!!!

  8. aue.luc 4 octobre 2016 at 10h- Répondre

    aime-t-il vraiment le rugby ?

    Plus que les journaleux a 2 balles, on le constate à chaque match du RCT. C’est limite s’il ne se ronge pas les phalanges une fois les ongles terminés!

  9. DENIS BONO 4 octobre 2016 at 10h- Répondre

    Au delà d’en faire une affaire de personne
    Il est évident que TOULON via son palmarès de ces 10 dernières années doit être présent au comité directeur..
    C’est vraiment une histoire de copinage ou d’intérêt quand tu vois qui y siège…
    Hélas cela à toujours été le cas dans notre sport
    C’est ancestral…
    Je ne sais pas si cela pourra changer un jour;;

  10. Janot 4 octobre 2016 at 12h- Répondre

    Effectivement. Pourquoi pas de débat d’idées. Quelles sont celles des uns et des autres ?