Mourad Boudjellal: « Ce sera la fin de mon histoire »

Mourad Boudjellal: « Ce sera la fin de mon histoire »

4 octobre 2016 - 8:30

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TOULON_BOUDJELLAL_270810C’est ce mardi qu’aura lieu l’élection à la présidence de Ligue Nationale de Rugby que vont se disputer le président sortant Paul Goze et Mourad Boudjellal, le patron du RC Toulon. Avant cela, sept candidats vont se disputer les six places du Comité directeur de la Ligue.

Lors d’un entretien accordé à Sud-Ouest, le président du Rugby Club Toulonnais a expliqué estimer à 5% ses chances d’entrer au Comité directeur de la Ligue Nationale de Rugby, et à 0% ses chances d’être élu président de la Ligue Nationale de Rugby à la place de Paul Goze.

Il explique pourquoi il ne sera pas élu président de la LNR ce mardi. Extrait:

« Je n’ai pas fait campagne, et je sais que d’autres font campagne pour appeler à ne pas voter pour moi. J’estime que je n’ai pas à faire campagne, parce que je crois en la méritocratie, parce que Toulon n’a jamais été au comité directeur alors qu’on a apporté pas mal ces dernières années. Et puis faire campagne, ce n’est pas mon truc. Appeler les gens, être consensuel, je ne sais pas faire ça. Je l’ai fait avec un ou deux présidents, mais je ne suis jamais très à l’aise… J’espère que certaines de mes idées vont être retenues. Arrêter cette connerie de JIFF (les « Joueurs issus des filières de formation » françaises, dont les clubs doivent aligner un nombre croissant sous peine de sanction, NDLR) et repasser aux « joueurs sélectionnables », par exemple. »

Par ailleurs, Mourad Boudjellal avoue avoir touché un point sensible que sont les déficits d’exploitations, lors de l’annonce de son programme et de son projet. Extrait:

« Je n’ai pas fait un programme pour être élu. En touchant aux déficits d’exploitations, je me suis coupé d’un certain nombre de présidents de Top 14 (qui disposent de 4 voix chacun, contre 2 aux présidents de Pro D2, NDLR). Ce que je reproche à Paul Goze, c’est la politique du « ça ira mieux demain ». Il n’y a pas de vision. Il y a plein de problèmes, on prend des mesures comme on met des rustines. »

Lorsque le journaliste lui rappelle que, sous son mandat, Paul Goze a fait augmenter les droits télé du Top 14, Mourad Boudjellal répond du tac au tac. Extrait:

« Grâce à qui ? Qui a cru dans l’économie du rugby, grâce à l’émergence d’une vraie concurrence et à des clubs qui ont fait monter les audiences ? Les droits ont d’ailleurs été mal négociés puisqu’ils ont été négociés à 70 millions d’euros (par an, NDLR) puis un an après à 100 (97 millions par saison en moyenne sur la période 2019-2023, après une renégociation en mai dernier, NDLR). Et par ailleurs, est-ce que ces droits ont fait l’objet d’une redistribution équitable ? Le salary cap n’a pas bougé. Ceux qui ont cru en l’économie du rugby étaient déjà au maximum de 10 millions (de masse salariale), tandis que les autres qui étaient à 4 ou 5 millions, qui n’ont rien fait mais ont quand même vu leur pouvoir d’achat augmenter pour rejoindre ceux qui ont pris des risques. Est-ce que c’est équitable ? »

Pour conclure, Mourad Boudjellal explique ne pas comprendre pourquoi le RCT n’a jamais été intégré au comité directeur de la Ligue. Intégrer le comité est le seul moyen de mettre un terme aux harcèlements que subit le club Varois, au quotidien. Extrait:

« Je ne peux pas faire mieux : j’ai fait monter les audiences, j’ai le meilleur bilan économique et le plus beau palmarès, qu’est-ce que je dois faire de plus pour mériter d’entrer au comité directeur ? Si je n’y entre pas, cela voudra dire que le copinage est plus fort que la méritocratie. Mais j’y vais sans beaucoup d’illusion, ce sera la fin de mon histoire. La seule façon que j’ai aujourd’hui d’échapper au harcèlement incessant dont je suis victime, c’est d’entrer à la Ligue et de montrer qu’au lieu de me harceler, ils feraient mieux de profiter de mon énergie. Je ne peux plus gérer mon club parce que, même si je suis en dessous du salary cap, ils peuvent très bien réévaluer mes salaires et me mettre une amende (le RCT a écopé d’une amende de 100 000 euros pour dépassement du salary cap en août dernier, NDLR) ! C’est impossible à gérer. Certaines mesures ont été faites dans un esprit passionnel par des gens qui me détestent, pas dans l’intérêt du rugby. »

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