Les frères Taofifenua vont se retrouver sur la pelouse de Mayol

Les frères Taofifenua vont se retrouver sur la pelouse de Mayol

6 septembre 2014 - 13:22

3 Commentaires

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taoMarqués par la descente de Perpignan, Romain et Sébastien Taofifenua se sont exilés loin du cocon familial. Ils joueront l’un contre l’autre pour la première fois.

L‘image a fait plusieurs fois le tour de la France du rugby, devenant le symbole la chute de l’USAP. Sébastien Taofifenua, en larmes, à Clermont, après un dénouement « que j’ai mis plusieurs semaines à digérer. » « Pour la famille, cela a été un gros déchirement, dit Willy, le papa. Cela voulait dire qu’on allait devoir se séparer. On ne s’y était pas préparé. »Et quatre mois plus tard, ce soir à Mayol, le jeune pilier, 22 ans, et Romain, son deuxième ligne international de frère et aîné de 17 mois, se retrouveront face à face. Pour la première fois de leur vie, l’un avec le maillot de Bordeaux-Bègles, l’autre avec celui de Toulon, et sous les yeux de leurs parents et de la fratrie – un frère et une sœur plus âgés, un petit dernier -, tous restés en Catalogne. « Un moment bizarre » prévoit Sébastien, une rareté dans le rugby pro et pas rien dans leur histoire. « Il faut passer au-dessus… à force, sourit l’ex troisième ligne paternel, qui a, avant eux, croisé le fer au plus haut niveau avec son frère Jean-Jacques. Mais depuis deux mois, on y pense et on se demande comment eux vont l’appréhender. Ils ont vécu beaucoup de choses fortes ensemble. Ils ont toujours passé tout leur temps ensemble. »

Sur le terrain comme en dehors, à l’école de rugby de Grenoble puis à Limoges, au fil de la carrière de joueur puis entraîneur de Willy, avant d’intégrer Perpignan. « J’ai commencé jeune en équipe première de l’USAP (18 ans) et Romain a toujours été là pour m’aider » lâche Sébastien.

La question de poursuivre ensemble s’est même posée, l’UBB faisant une cour intensive à Romain bien avant la descente. « On en a discuté. Mais quand on a l’occasion d’aller à Toulon… Pour lui, c’était la possibilité d’apprendre avec les meilleurs » poursuit le pilier, courtisé de son côté par Gloucester et Grenoble. « Le FCG le voulait absolument, mais il a préféré Bordeaux pour le jeu proposé » explique le papa.

13 et 7 kilos de perdus

Cette semaine, les deux frangins ont donc fait comme d’habitude : ils se sont appelés « tous les jours », ne se sont rien cachés, surtout pas qu’ils allaient être titulaires, et ont continué à se raconter le nouveau chapitre de leur vie. « À Perpignan, on habitait chacun de notre côté mais, tous les midis, on était à la maison. »

Vu de Catalogne, ce sont d’abord les silhouettes qui interpellent. L’aîné a fondu de 13 kilos, le benjamin en a perdu « 6 ou 7 ». N’y voyez pas qu’une question de déjeuners parentaux. « Dès la fin de saison dernière, Romain a effectué un gros travail car il voulait être au niveau, reprend Sébastien. À titre personnel, je m’étais aussi fixé de perdre du poids. Le Top 14 a beaucoup d’exigences, surtout à l’UBB où ça joue de partout. »

Des exils salutaires ? « Depuis cinq ans, à Perpignan, ils avaient toujours la même préparation, dit Willy. J’avais un peu peur pour eux de ce changement. Aujourd’hui, je suis fier de voir les efforts qu’ils ont fournis. » « Sébastien s’est bien intégré dans les systèmes, a accepté les charges de travail », acquiesce Régis Sonnes, entraîneur des avants girondins qui a connu les deux Wallisiens au berceau, à Mont-de-Marsan, où il jouait avec le père. « Je ne connais pas Romain, mais je retrouve chez Sébastien le côté explosif du père et cette agressivité naturelle de Jean-Jacques. Et la même personnalité : discret mais qui agit. »

« Romain se fait tout petit »

Les deux premières entrées girondines de « Petit Tao », déjà 57 matches d’élite et un potentiel énorme à exploiter, ont été solides. À un an de la Coupe du monde, « Grand Tao », titulaire trois fois, s’est lui fondu dans l’armada varoise. « Le plus dur a été pour Sébastien, raconte Willy, au stade des Alpes samedi dernier avant de s’arrêter à Toulon le dimanche. Il est seul à Bordeaux, et au début, quand il rentrait chez lui le soir, il avait un peu le moral à zéro. Romain, lui, est un timide et il se fait tout petit au milieu de toutes ces stars. C’est quand il revient à la maison qu’il raconte. Il est impressionné, et ça le motive. » « Il a découvert un groupe très ouvert » ajoute Sébastien, qui a retrouvé lui aussi le sourire, se rapprochant naturellement d’Avei, Sa, Toetu et des îliens.

« Romain a toujours été plus mature que moi, me cadrait. Ça me manque un peu mais, quelque part, c’est bénéfique. J’apprends à être plus autonome. Quand je vois Jean-Baptiste Poux, je me dis que j’ai beaucoup à apprendre. Mais j’ai envie de m’affirmer ici. Je dois encore m’affûter, être plus constant dans le jeu et en mêlée. Une saison comme la dernière, je ne veux plus jamais la revivre. »

Et le rêve de se retrouver un jour le duo en Bleu ? « Il y a encore beaucoup de travail, calme Willy. Ils doivent d’abord s’installer dans leurs clubs. » Même loin, la famille veille.

Source: Sudouest.fr

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3 Commentaires

  1. Seb´ 6 septembre 2014 at 13h- Répondre

    Je me répéte, mais, ´faut garder un oeil sur le plus jeune Tao.. Lui & Chiocci, c’est le futur du XV de France.

  2. lolo1963 6 septembre 2014 at 14h- Répondre

    j’espère que KéKé va nous montrer le meilleur de lui même .
    J’avoue aussi que j’ai remarqué sa prise de poids ,cela peut le gêner dans l’endurance et ses déplacements .
    Et suis certains qu’il en a pris conscience ..

  3. mousticgros 6 septembre 2014 at 14h- Répondre

    Chiocci est trop gros,Basta et Armitage aussi et pourtant…..