Certains stades dans le championnat de France de Rugby où les joueurs ont l’habitude de rendre visite évoquent un sentiment particulier. Mayol fait bien évidemment partie de ceux-là. Inscrit dans la légende du Rugby Français par son « pilou-pilou » et l’ambiance si particulière qu’il y règne, Mayol sera, 5 ans après la dernière venue des Auvergnats, le théâtre de l’affrontement de ce-week-end : tout sauf anecdotique pour les joueurs clermontois.

Du fait des 4 dernières délocalisations des affrontements Toulon – Clermont, il faut chercher dans les nouveaux arrivants celui qui a le plus de repères dans ce stade particulier… et c’est Rémi Lamerat qui se propose de faire le guide de ce lieu mythique du Rugby français. « C’est un stade atypique, qui peut se montrer impressionnant. La ferveur toulonnaise n’est jamais aussi forte qu’à Mayol. Les délocalisations ont tendance à diluer un peu cet engouement, ce ne sera pas le cas ce dimanche où, dans le contexte actuel, nous savons que la ferveur sera à son maximum et qu’elle pourra avoir son importance si l’on se retrouve un peu dans le dur. »

Cette « relocalisation » dans le fief du Rugby toulonnais sera l’occasion de centraliser la passion toujours ardente d’un public varois exubérant à l’envie. « Il y a un sentiment de fierté quand on va dans un stade comme Mayol », affirme le coach clermontois. « Ce sont des sentiments que tu recherches quand tu es joueur de Rugby. Le RCT à Mayol, cela fait partie de la légende par rapport à la ferveur à l’engagement, des valeurs qui sont totalement identitaires de la culture de ce club ». Même Aaron Jarvis, le pilier gallois, qui foulera la pelouse du RCT, a eu échos de ce qu’il l’attendait « C’est une des places les plus difficiles à conquérir du rugby européen, je me doute du combat qui va nous être livré. C’est pour vivre des matches comme celui qui arrive que j’ai choisi de venir ici… »

Contenir la furia pour exister dans ce contexte !

Wesley Fofana faisait partie de la dernière équipe qui s’est rendue à Mayol pour l’emporter en 2011 « dans un contexte complètement différent » précise-t-il. « A l’époque, c’est vrai que nous étions venus avec une équipe remaniée, jeune, un peu insouciante. Nous avions bien débuté et nous avions tenus le coup jusqu’à la fin. Je me souviens de ce sentiment et du plaisir en fin de match. Maintenant cela fait un bon moment et le contexte est bien différent. Pour exister dans ce stade, il faut respecter beaucoup de choses, et ne pas faire de calcul. Les roulements se poursuivent et ceux qui seront sur le terrain devront rester sur ce que nous faisons depuis le début de saison : ne rien gérer, tout donner les uns pour les autres, la gestion appartient au management de Franck ».

Des propos partagés par son coéquipier Rémi Lamerat qui malgré la dangerosité que représente le RCT, capable à tout moment de sortir de grands matches, préfère se « concentrer sur ce que l’équipe est en mesure de produire. Sur cette rencontre, l’objectif sera de bosser dans la continuité de ce que nous avons mis en place, sans forcément trop se préoccuper de l’état actuel de Toulon. » Le coach des « jaune et bleu » sait que le contexte sera sulfureux, il en profitera pour en savoir un peu plus sur le « caractère de son équipe », celui qu’il scrute lors de chaque voyage. « Il sera intéressant de voir comment nous sommes capables de résister à l’ambiance, et à ce que cette équipe de Toulon va nous proposer. »

Pour ce voyage dans le Var, il devrait rester fidèle à sa politique de « rotations ». « Tant que les joueurs répondent présent dans ce dispositif là en donnant le meilleur à chaque fois qu’ils en ont l’occasion, j’aurais tort de me priver de cela » …  entendez la profondeur d’un effectif qui n’a jamais semblé aussi homogène. Tort aussi de se priver de cela au regard des résultats qui créditent, de semaine en semaine, les choix du coach auvergnat.

Source: asm-rugby.com