Les propos très forts du président de Biarritz : « On envoie les clubs de Pro D2 à la boucherie ! »

Les propos très forts du président de Biarritz : « On envoie les clubs de Pro D2 à la boucherie ! »

4 mai 2022 - 11:37

11 Commentaires

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Le président du Biarritz Olympique, Jean-Baptiste Aldigé a poussé un coup de gueule dans les colonnes du Midi Olympique.

On le sait : le club Basque retournera en Pro D2 dès cet été.

Le BO n’a pas longtemps espéré se maintenir en Top 14 lors de cette saison 2021 / 2022.

Il faut dire que les clubs promus en Top 14 partent avec beaucoup de retard sur leurs concurrents dans le secteur du recrutement. Et pour cause, ils doivent patienter jusqu’au dernier moment pour recruter des joueurs dans l’optique de jouer l’élite.

Jean-Baptiste Aldigé a expliqué les problématiques rencontrées par les promus. Extrait:

« Avant d’accéder au Top 14, nous avions toujours dit qu’il fallait constituer un « bloc équipe », c’est-à-dire 80 % de l’effectif qui, en cas de montée, ne bougerait pas : Lucas Peyresblanques, Mathieu Hirigoyen ou Johnny Dyer faisaient tous partie de ce bloc-là. Cet étage de la fusée constitué, on a alors bataillé pour le maintien. Mais… Mais vous croyez quoi ? Il n’y a plus personne sur le marché, en juin… Les Jiff qui restent, personne ne les a pris, soit parce qu’ils n’ont plus le niveau, soit parce qu’ils sont blessés…

Les étrangers ? On ne recrute pas les joueurs sur catalogue et en l’espace de trois jours ! Pour étudier et analyser le profil d’un joueur, notre cellule recrutement y passe parfois trois mois. Dire comme tout le monde que Maro Itoje et Dan Carter sont bons, c’est une chose. Dénicher quelqu’un que personne ou presque ne connaît, c’est autre chose. Avec Vincent Martin, Elliott Dixon et James Cronin, on ne s’en est d’ailleurs pas trop mal tiré, au final. »

Il souhaite réellement que la formule soit modifiée car, pour le moment, les phases finales de Pro D2 ce sont des larmes et du sang selon ses propos. Extrait:

« C’est quelque chose pour lequel je milite d’ailleurs depuis quatre ans. J’ai souvenir d’une époque où le premier montait directement ; ça avait permis au Lou ou au Racing de recruter en fonction et d’aborder le Top 14 dans de bonnes conditions.

Les phases finales de Pro D2, ce sont des larmes et du sang. C’est du business réalisé sur la misère humaine. En l’état, on envoie les clubs de Pro D2 à la boucherie. Si Biarritz s’était maintenu cette année, il aurait été relégué la saison suivante. C’est inéluctable. Plus que les phases finales, le rugby a besoin d’un maillage territorial fort, plus fort qu’il ne l’est aujourd’hui, où huit clubs se battent pour le titre.

Il faut permettre à de nouveaux clubs d’atteindre le plafond de masse salariale touché depuis fort longtemps par les huit gros et ainsi incarner de nouvelles forces. Aujourd’hui, avec le système actuel, le seul espoir de voir un nouveau club émerger, c’est qu’un milliardaire débarque et fasse des chèques… »

Pour conclure, Jean-Baptiste Aldigé explique ne pas comprendre pourquoi le président de la Ligue Nationale de Rugby, René Bouscatel ne fait pas le nécessaire rapidement. Extrait:

« Le changement de formule du Pro D2 faisait partie du programme de campagne de René Bouscatel. Pourquoi cela prend-il autant de temps ? Pourquoi n’y va-t-on pas dès demain ? Il suffirait pourtant d’une seule réunion du comité directeur pour faire passer la loi… Ça prendrait une heure, quoi… Et si vous voulez voir, demain, des clubs comme Biarritz, Aix-en-Provence, Oyonnax ou Bayonne se donner le droit de franchir un jour le fossé et de s’installer durablement en Top 14, comme l’a fait La Rochelle après de nombreuses tentatives, il faut accélérer la manœuvre. »

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11 Commentaires

  1. à10mètres 4 mai 2022 at 12h- Répondre

    C’est sûr que quand un club (et on s’y connait) est dirigé par une saucisse faut pas s’étonner.

    Regarde Perpignan et les autres promus, ils font bonnes figures et s’arrachent sur le près.

    Va pas dire que le pognon manque, dommage car bel effectif franchement !

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    • Paul 4 mai 2022 at 13h- Répondre

      faut arrêter de faire du bashing systématiquement car autant il est insupportable et même champion de la connerie dans 99,99% de ses déclarations mais là pour le coup il n’as pas tort. D’ailleurs si Bouscatel en avait fait un argument de campagne c’est que ce problème est bien identifié depuis pas mal de temps et dénoncé régulièrement .

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      • MF Gadais 4 mai 2022 at 14h- Répondre

        Faut comparer ce qui est comparable. Le BO et sa ville de 25000 habitants n’ont rien à voir Lyon et le Racing et leurs millions d’habitants.
        Le rugby devient un sport de grande ville, ou alors vaut mieux ne pas être en guerre permanente avec sa mairie ou avec sa propre association.

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        • marc 4 mai 2022 at 16h- Répondre

          Brive 47 000 habitants est remonté en 2019, ça va faire 3 ans et ils vont encore probablement se sauver.

  2. Tomasz 4 mai 2022 at 13h- Répondre

    On peut ajouter à ce qu’il dit sur le faut de recruter tardivement pour les promu qu’en plus les clubs se pro D2 réalisant une bonne saison se font systématiquement piller par les clubs du top 14 (je pense, par exemple, à Nevers ou Vannes ces 2 dernières années)

    Pas facile de construire sur le long terme dans ces conditions.

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  3. Vincent 4 mai 2022 at 14h- Répondre

    Pour une fois je suis d’accord avec lui

    Le premier devrait monter directement.

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  4. Ribaud 4 mai 2022 at 15h- Répondre

    Oui le premier devrait indiscutablement monter directement en top 14 mais pour elargir le debat , le pays basque et ses deux clubs mythiques, bayone et biarritz , font régulièrement le yoyo entre la pro d2 et le top 14 , alors à quand un grand club basque avec les forces vives de toute la region

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  5. fab91 4 mai 2022 at 17h- Répondre

    @ ceux qui sont d’accord avec Aldiger il dit tout et son contraire dans la même interview :
    les clubs accédant au top14 sont soit disant envoyés à la boucherie car pas le temps de recruter mais à la question d’après il sort que si le BO n’était pas descendu cette année ce serait pour la saison d’après alors que le club aurait alors le temps de recruter.
    Bref la puissance d’un club pro est en lien direct avec le budget, quand il est bien géré. Mais ça on s’en doutait déjà.
    Il est évident que dans le rugby actuel seul 1 gros club basque peut y trouver sa place en fusionnant BO et Bayonne.

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  6. Francisdu33 4 mai 2022 at 18h- Répondre

    Il est vrai que tous les grands clubs se sont construit avec plus de 15 non jiff contrairement au promu de ces dernieres saisons, et puis c’est vrai qu’il est complexe pour les clubs de pro D2 d’aller chercher de bon jiff qui n’ont pas plus de 32 ans pour essayer de se maintenir une fois en top 14

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  7. André 4 mai 2022 at 20h- Répondre

    Le gros problème de ProD2 c’est en partie que les meilleurs joueurs sont recruter par les clubs de Top14 des qu’ils commencent a être au niveaux, les club de proD2 qui vont réussir a rester en TOP14 âpres leurs ascension seront des club avec un apport important de leurs budgets (ce qui leurs permettra d’enrôler des joueurs de très bon niveau )ou alors un gros centre de formation avec la possibilité de garder les très bons éléments .

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  8. Christian83 5 mai 2022 at 10h- Répondre

    Sur le recrutement, il a raison. Les clubs de pro D2 commencent trop tard. Pour les budgets, Hélas seules les grandes métropoles y arriveront. pour les autres il ne restera Hélas qu’a se regrouper.

    Le principes des jiffs, s’il profite a l’EDF, il ne profite qu’aux gros clubs en faisant de la surenchère.
    On nous emmène tout doucement vers le principe des provinces…