Les supporters ne se déplaceront pas en masse à Rennes
Les supporters ne se déplaceront pas en masse à Rennes
Le vendredi 17 juin 2016 à 9:58 par David Demri
9 Commentaires
Publicité
Les fans du MHR ne seront que très peu à se déplacer pour la demi-finale du Top 14 ce samedi 18 juin au Roazhon park. Explications sur cette faible mobilisation.
C’est bien connu, Montpellier-Rennes (et ses 912 km) n’est pas le trajet le plus emprunté par les hordes de supporteurs de l’ovalie. Et ce n’est pas près de changer. Peu importe si le chef-lieu de l’Ille-et-Vilaine sera le temple du Top 14, ce week-end, dans le cadre des demi-finales. « Rennes ? C’est à la fois une bonne et une mauvaise idée », regrette Lucy, 27 ans, employée dans un fast-food à Jacou. Pourtant, cette abonnée depuis la saison 2008-2009 fera partie de la trentaine de Montpelliérains qui prendront le bus, samedi à 3 h du matin, dans la cadre du déplacement du Club historique des supporteurs (CHDS). Maigre engouement…
« Les gens sont un peu rebutés par le fait qu’il y ait douze heures de bus, confie Sophie Asperti, secrétaire du CHDS. Mais en même temps, c’est le moyen le moins onéreux. J’ai discuté avec des amis qui voulaient prendre le train : ça coûte plus de 200 €. Et en avion, il y en a pour 1 000 € aller-retour. »
Après l’enthousiasme suscité par la qualification contre Castres, dimanche, on attendait une mobilisation. Il n’en sera rien. « Ce qui bloque un peu les gens, c’est l’accumulation des déplacements, ajoute Luigi, 52 ans, abonné depuis cinq ans. Il y a eu la campagne européenne de Montpellier. Beaucoup sont allés à Lyon. Maintenant, Rennes et, si tout se passe bien, il faudra aller à Barcelone… Tout le monde ne peut pas se le permettre. » Et le dilemme concerne également les autres demi-finalistes.
« Sur les réseaux sociaux, on voit bien que les supporteurs de Toulon, du Racing et de Clermont ne se déplaceront pas non plus en masse », renchérit Luigi, qui a l’ambition de créer un autre groupe de supporteurs la saison prochaine, pour « apporter un peu plus de folie dans les tribunes de l’Altrad stadium« . Pour Carla, 17 ans, adhérente au CHDS, c’est une autre épreuve qui l’empêche de partir en Bretagne : le bac.
« Mes parents m’ont dit : ‘Tu choisis : le diplôme ou le sport mais ce n’est pas le sport qui va faire tes études !‘ » Sage décision. Les finances sont aussi le nœud du problème. « C’est loin et le prix (135€ transport + billet, NDLR) n’est pas donné. Il faut avoir un certain budget. Vous imaginez bien qu’en tant que lycéenne, je n’ai pas les moyens de me payer ça. »
Aujourd’hui, il est clair que le choix de la LNR exaspère. Après Nantes (2013) et Lille (2014), c’est une nouvelle destination “exotique” qui a été retenue. Au grand dam des suiveurs au long cours. « Ils veulent promouvoir le rugby dans des villes où il n’a pas de notoriété et c’est au détriment des supporteurs des clubs qualifiés », s’offusque encore Luigi. « C’est d’une stupidité sans nom d’avoir choisi Rennes, poursuit Sophie Asperti. Heureusement, l’année prochaine, ce sera Lyon ou Marseille. » Avant, il y aura un possible déplacement à Barcelone pour la finale. « Les gens se réservent pour le Camp Nou, se persuade Carla. Et cette fois-ci, j’y serai ! »
Même à Toulon, ça ne se bouscule pas !
Patrick Fornet, président des Mordus du RCT, plus ancien club de supporteurs avec 1 200 adhérents, ne digère toujours pas le choix de Rennes comme ville hôte des demi-finales du Top 14. « On ne fait rien et c’est frustrant, explique-t-il. Ça fait trois années qu’on nous envoie dans des régions qui n’ont pas de club professionnel. Je veux bien comprendre qu’on popularise ce sport mais pourquoi ne pas faire appel à l’équipe de France, dans ce cas-là ? Priver les supporteurs qui suivent leur club toute l’année d’un tel événement, c’est rageant ! Je veux bien croire qu’il y ait des bons restaurants à Rennes pour nos amis de la ligue et de la fédération. Eux, ils ne paient rien donc ça ne les dérange pas mais ce serait bien qu’ils pensent un peu aux autres ! »
Distance, prix, lassitude
Et les raisons sont les mêmes : « Trois phénomènes se cumulent : la distance, le prix et la lassitude, ajoute-t-il. On est habitué, depuis cinq ans, à faire des demies et des finales et, du coup, il y a moins d’engouement cette année. Certes, il y aura des Toulonnais mais ce ne seront que des initiatives individuelles. »
Moins intense à Clermont
À Clermont aussi, la mobilisation est beaucoup moins intense qu’à l’accoutumée. « C’est pareil du côté de l’ASM, constate Patrick Fornet. Ils n’envoient que deux bus pour aller à Rennes alors qu’ils ont l’habitude de partir en nombre en déplacement. » Il y aura quand même des gens heureux, ce week-end : le public breton, qui n’a pas eu la chance de voir passer l’Euro.
Source: Midi Libre
Publicité
9 Commentaires
Super 3,5 bretons qui aiment le rugby seront contents contre xmille supporters qui l’ont dans le c..
De plus en plus de monde aime ce sport et de plus en plus de clubs naissent en Bretagne.
Vannes accède en ProD2.
Finalement c’est pas si illogique, même si je peux comprendre votre lassitude de tout le temps vous déplacer.
Je suis toulonnais en exil à Rennes, j’essayerai de donner de la voix pour tout ceux qui n’ont pas la chance de venir Samedi soir ! (je pense que je serai très loin de l’ambiance de Mayol, mais je vais donner du coeur)
On compte sur vous 😉
Je suis normand et (j’ai habité Toulon pendant 30 ans !), et moi aussi je soutiendrai toulon avé la tenue et les drapeaux ! Oh Rougeeeuuh !
et (à priori !) demain la météo sera à peu près correcte (du soleil ?). La pluie c’est pour ce soir pour les jaunes et les blancs et bleus.
Bon le stade est déjà en rouge et noir c’est déjà çà !
tiens c’est marrant avant c’était à cause de la coupe d’Europe et l’enchainement de déplacements si les supporters ne se déplaçaient pas
supporters ou peut-être spectateurs
L’année prochaine je vote pour Dunkerque
Pour nous, expatriés Toulonnais (Brest pour ma part) c’est une habitude de voyager loin pour voir notre équipe préférée. Du coup cette année je ne boude pas mon plaisir de ne faire que 230 km pour supporter nos guerriers.
Habitué également du stade de France, je n’irai pas à Barcelone pour une finale éventuelle.
Je vais tout donner ce soir pour pousser notre équipe et compte sur vous, peuple Toulonnais pour garnir de rouge et noir les gradins du Camp Nou.