Mathieu Acebes exprime sa déception de ne pas pouvoir jouer le dernier match de l’USAP

Mathieu Acebes exprime sa déception de ne pas pouvoir jouer le dernier match de l’USAP

Le samedi 8 juin 2024 à 9:37 par David Demri

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L’ailier de Perpignan, Mathieu Acebes ne devrait plus jouer avec l’USAP.

En effet, celui qui quittera le club Catalan en fin de saison n’a pas été retenu sur la feuille de match pour la rencontre face à Pau, programmée ce samedi soir.

Interrogé via La République des Pyrénées, Mathieu Acebes a expliqué que l’USAP allait tout tenter pour renverser Pau au Hameau. Extrait:

On y va pour ne pas avoir de regrets. Il faut qu’on donne tout ce qu’il nous reste. On a eu la chance d’avoir un effectif plus étoffé en quantité et en qualité cette saison, d’où nos résultats probants. D’autant que le staff a bien géré les rotations et les méformes.

Il était conscient très tôt dans la saison que l’USAP avait les capacités de surprendre. Extrait:

Honnêtement, à l’intersaison, quand j’ai vu comment on s’entraînait et l’équipe qu’on avait, je me suis dit qu’on allait surprendre du monde. On fait un départ catastrophique (0 victoire en 4 journées, NDLR) mais on est resté confiants. De là à dire qu’on jouerait la qualif’… Ce serait vraiment un rêve d’y arriver. Mais c’est loin d’être fait, même si la qualité du travail des années d’avant, avec l’apport de nouveaux hommes et une nouvelle gestion, ont fait un bon mélange. Même notre manager (Franck Azéma, NDLR) nous dit qu’on ne sait pas de quoi on est capables.

Il regrette de ne pas pouvoir jouer ce dernier match contre Pau, mais il comprend la décision du staff. Extrait:

Je ne serai pas dans les 23 mais j’accompagnerai le groupe comme 24e homme. À bientôt 37 ans, je vis des émotions plus sereines. Ça fait déjà 3-4 ans que je vois le rugby comme un bonus. J’aurais préféré jouer mais il y a beaucoup de concurrence derrière à Perpignan. L’équipe passe avant moi, je ne veux pas renvoyer une mauvaise image. Revenir au Hameau sera quand même un plaisir. Mes trois filles sont nées à Pau, j’apprécie toujours d’y retourner. Sous le maillot de la Section Paloise, j’ai vécu la remontée en Top 14 en 2015 et j’ai gardé de très bons contacts avec le club. Je suis heureux de le voir performer.

Il revient sur son départ de Pau en 2016. Extrait:

Je me blesse dès le deuxième match de la saison, à l’été 2015. Je reviens en janvier 2016 et Simon (Mannix) me fait rejouer, je m’entendais très bien avec Bernard (Pontneau). Mais j’avais déjà pris la décision de partir.

Il répond à ceux qui pensaient qu’il n’allait jamais réussir à percer en Top 14. Extrait:

D’un côté, c’est énervant. De l’autre, ça te forge. Ce n’est pas mon truc de parler des autres et de dénigrer. Je garde mon temps pour ceux qui me sont chers. Tu es joueur de rugby, tu donnes tout et on te critique, alors que certains en font moins. Je fais 1,80 m et 87 kg, je ne suis pas Usain Bolt donc je suis assez normal. Les gens ne comprennent pas que tu sois au plus haut niveau dans ces conditions. Mais dans la tête et le cœur, j’ai quelque chose en plus.

J’ai débuté en 2007 en pro (plus de 300 matchs joués, NDLR). Et j’ai eu beaucoup de temps de jeu, souvent été titulaire, avec peu de blessures. Ce sont les faits. Même quand je n’étais pas dans les petits papiers des entraîneurs au départ, à la fin, j’y figurais toujours. […] J’étais persuadé que je pouvais performer en Top 14.

Il explique pourquoi sa carrière a mis du temps à se lancer. Extrait:

J’ai pris conscience que pendant certaines années, j’avais déconné dans ma façon de voir les choses. Entre 26 et 30 ans, tu gagnes de l’argent, la vie est facile et tu perds la tête, la notion de réalité. Tu fais la bringue, sans faire attention à ce que tu manges. Tu n’as plus le sens des priorités, ni le respect de toi-même ainsi que de l’institution que tu représentes.

C’est finalement à Perpignan que le déclic arrive pour lui. Extrait:

Je m’étais fait opérer d’une pubalgie, j’étais en méforme mais je jouais tous les week-ends. Et là, je me suis regardé dans la glace et je me suis remis en question. J’ai perdu 10 kilos, repris de bonnes habitudes. Résultat, quand je suis arrivé à 34 ans, j’étais en super forme à un âge où d’autres déclinent à cause de blessures récurrentes, n’ont plus envie de s’entraîner. Je me sentais mieux qu’à 27-30 ans. Au final, sans ces années où j’étais dans l’excès, je n’aurais pas pu me construire comme ça.

Il explique sa décision de quitter l’USAP. Extrait:

C’est difficile de se préparer à la compétition tous les week-ends, avec des enjeux de blessure, de contrat. Même si je me sens libéré de tout ça, quand tu es joueur pro, tu es vu comme celui qui doit performer tout le temps. On n’est pas des machines de guerre, on a des sentiments. Mais quelqu’un aura toujours quelque chose à redire. Sur Internet et les réseaux sociaux, ça s’en donne à cœur joie. Et ça me gonfle. Cet environnement ne me plaît pas.

Concernant son avenir, il reste mystérieux. Extrait:

Je n’ai pas encore décidé mais je suis serein, je sais que mon choix sera le bon. Je passe mes diplômes d’entraîneur (DE en cours puis DES, NDLR), je vis pour le rugby, je suis passionné. J’aurai envie de transmettre quand ça sera fini. Et à côté, j’ai toujours eu des affaires. C’est mon équilibre, je suis ouvert à d’autres choses. C’est gratifiant de s’investir ailleurs que dans le sport. Surtout que le rugby, au final, ça touche surtout les gens du Sud-Ouest.

Une chose est sûre : il ne quittera pas le Sud-Ouest. Extrait:

J’ai besoin de mes racines, d’un contexte familial, de l’océan et des montagnes. Sinon, je suis trop malheureux. Je suis un Sudiste, pas un Nordiste. Le point commun de ma carrière (Biarritz, Bayonne, Auch, Pau, Perpignan, NDLR), ce sont les Pyrénées. De la Côte basque à la Catalogne, j’ai fait le GR10 du rugby (rires).

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