Maxime Mermoz: « Je n’ai pas du tout envie de pleurer »

Maxime Mermoz: « Je n’ai pas du tout envie de pleurer »

Le jeudi 12 mars 2015 à 18:48 par David Demri

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maxime-mermozTitularisé face à l’Italie (dimanche, 16 heures), Maxime Mermoz (28 ans, 28 sélections) signe son grand retour sur le maillot frappé du Coq… Si son association avec Gaël Fickou invite aux initiatives, le trois-quarts centre du RC Toulon milite pour un retour au plaisir de jouer.

Maxime, comment vivez-vous ces aller-retour en équipe de France ?

Maxime MERMOZ: Là, ça va… je n’ai fait qu’un aller pour l’instant (rires). C’est la vie d’un sportif. Il y a tellement de choses plus graves. Je n’ai pas du tout envie de pleurer. J’ai plutôt envie de voir les choses de manières positives. Je suis heureux de faire du rugby. Tous les événements de la vie montrent qu’il n’y a pas de quoi pleurer sur son sort quand on est ici. On oublie de vivre l’instant présent. Tout le monde réfléchit trop à son sort. Dimitri Szarzewski nous avait dit lors de la Coupe du monde 2011: il faut jouer chaque match comme si c’était le dernier. Il ne doit pas y avoir de routine.

On sent dans vos propos le besoin de retrouver le plaisir de ce jeu…

M.M: Il y a un discours de plaisir qui est prôné pour chasser la sinistrose. Il y a toujours ce petit nuage de tension qui est toujours là, avec un besoin de résultats, mais il faut jouer avec le sourire. Au lieu de travailler pour construire et progresser, on ne respecte pas toutes les étapes. C’est vrai que la Coupe du monde n’est plus très loin mais au vu des résultats depuis trois ans, tout le monde s’est un peu trompé.

Mais qu’avez-vous envie d’apporter à l’équipe de France, dimanche à Rome ?

M.M : (long silence) Ce que je peux apporter sur un terrain… Je ne sais pas, de l’enthousiasme et un peu plus de communication.

Mais quel regard portez-vous sur cette équipe en souffrance ?

M.M: Par moment, il y a eu des choses magnifiques. Et à d’autres, des absences. Pour la confiance, c’est compliqué. C’est un regard assez interrogatif sur le pourquoi du comment. Il y a certains paradoxes. On sent qu’il ne manque pas grand chose pour débloquer tout ça. Il faut une volonté collective de conserver la balle et de maîtriser le jeu.

Avec Gaël Fickou, que souhaitez-vous apporter au jeu tricolore ?

M.M: C’est difficile de dire ce qu’on peut apporter sur un terrain. Tous les matches sont différents, les opportunités aussi. On peut même se surprendre à faire des choses qui n’étaient pas prévues. Il faut arriver à jouer simplement sans trop se poser de questions, sans se brider, mais en jouant intelligemment.

M.M: On est quand même deux joueurs différents, avec une approche et des qualités différentes. Tout n’est pas écrit à l’avance. Ce sport, c’est avant tout l’instinct.

Essayez-vous de vous accaparer le jeu ?

M.M: Il faut prendre nos responsabilités. Il y a un cadre de jeu qui est mis en place par le staff mais la vérité appartient aux joueurs sur le terrain. On a pu voir dans le passé (Coupe du monde 2011, ndlr) qu’on avait pu avancer de cette manière. Après tout va plus vite en sélection. On n’a pas forcément le temps d’échanger comme en club. Il y a beaucoup d’informations. Le temps de digérer tout ça amène un peu d’incertitudes. C’est peut-être ce qui explique que l’équipe est en demi-teinte. Il y a des choses qu’elle travaille mais au final, elle est meilleure quand elle se lâche sans trop calculer.

Avec Yoann Huget, vous figurez comme les cadres de cette ligne de trois-quarts. Vous êtes conscient de devoir tenir ce rôle ?

M.M : Que je sois aligné ou non, j’ai toujours été impliqué. J’ai toujours fonctionné comme ça. C’est peut-être plus compliqué pour « Yo » à l’aile. Moi, je suis au cœur du jeu, à côté du 10. Je peux davantage m’impliquer. Mais il y a assez de grands garçons pour savoir ce qu’il y a à faire. On a surtout besoin de beaucoup de communication. On a besoin de se sentir.

Morgan Parra nous confiait dernièrement que l’équipe, dès qu’elle se sent fébrile, s’appuie trop sur Mathieu Bastareaud… Sa non-titularisation va-t-elle davantage responsabiliser la ligne de trois-quarts ?

M.M: Oui, j’espère (sourire). Il faut plus de variété dans notre jeu. Certes, Mathieu a ses qualités mais on voit que les adversaires répondent présent physiquement et c’est plus compliqué pour la continuité de notre jeu. Il essaye de travailler d’autres registres. Il faut plus miser sur la vitesse d’exécution et pas que sur la puissance. On doit arriver à prendre le jeu à notre compte mais différemment.

Avez-vous le sentiment que le XV de France a évacué ses doutes ?

M.M: On aura la réponse dimanche. Mais dans la semaine, personne ne pleure dans sa chambre. Tout le monde est bien sûr touché et n’accepte pas cette situation. En interne, on a envie de faire changer les choses pour le groupe, les supporters, le rugby français.

Source: rugbyrama.fr

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