Interrogé par Var Matin, Pierre Mignoni estime que les joueurs n’ont pas encore fait le deuil du titre de champion d’Europe. L’entraîneur des trois quarts estime que les Rouge et Noir doivent réagir en étant solidaire : « On est attendus partout parce qu’on est champions d’Europe mais dans la tête des joueurs, ce titre n’est pas encore derrière nous. C’est ce qu’on pouvait craindre en début de saison mais c’est comme ça. Maintenant, on n’est pas devenu nuls en quelques mois. On est entrés dans la saison par à coups. On a fait de bonnes choses face à Montpellier et contre le Racing-Metro et de moins bonnes par la suite. L’important est de réagir en étant solidaire. On va se retrousser les manches ensemble et se serrer. On est critiqués car on ne joue pas bien et c’est normal. J’ai envie de dire tant mieux car ça peut nous faire du bien et nous rendre plus fort. C’est dans la difficulté qu’on voit le caractère des joueurs. »

Comme Joe Van Niekerk, Mignoni pense que les joueurs doivent se parler : « Joe a raison car il faut que ça vienne d’eux. C’est ce que je répète aux joueurs. On ne peut pas ne pas se dire les choses. Si le 9 ou le 12 ont des ballons pourris, ils doivent le dire. Ils doivent parler entre eux, se critiquer positivement, être exigeants les uns envers les autres et la confiance reviendra. L’entraîneur parle, t’engueule ou ne t’engueule pas mais si à côté, ça ne transpire pas, ça devient monotone comme en ce moment. Les trois-quarts s’entraînent bien mais moi, je veux voir des mecs heureux qui en font beaucoup plus collectivement. »

L’ancien demi de mêlée Rouge et Noir explique ensuite ce qui doit s’améliorer dans le jeu du RCT : « Il faut se déplacer et aller plus vite que l’adversaire. Quel que soit l’adversaire, les défenses sont toujours bien organisées. On joue face à des murs. Pour s’en sortir, il faut que les joueurs qui sont loin ou autour du ballon accélèrent pour donner de la vitesse à notre jeu. Aujourd’hui, on le fait de manière irrégulière. A Oyonnax, on l’a fait trois fois et on marque une fois mais on doit le faire dix fois et marquer six fois. Pour l’instant, on ne le fait que trois fois et on sort des matchs en se disant que c’est trop tard. »

 Samedi, Toulon reçoit Clermont à l’Allianz Riviera de Nice : « C’est une belle affiche mais le plus important c’est nous. Honnêtement, Clermont, je m’en fou. J’ai beaucoup de respect pour cette équipe mais on va les regarder vite fait. De toute façon, on les a étudiés une dizaine de fois et on les connait par cœur. La vraie question est de savoir ce qu’on a envie de faire. Je pense qu’il est temps de se regarder dans la glace et de ne pas se disperser. Aujourd’hui, notre principal adversaire, c’est nous-mêmes. Quand on aura pris conscience que le titre de champion d’Europe est derrière nous, qu’on est une équipe comme tout le monde  et qu’on arrivera à se faire violence, on montrera un autre visage. Il faut remettre la marche en avant et on fait tout pour. »

L’entraîneur des arrières Varois rappelle que Toulon n’est pas l’unique équipe à connaitre un début de saison moyen : « On parle beaucoup de Toulon mais l’ASM est passé au travers à Montpellier, Toulouse s’est manqué sur deux matchs et le Racing est moyen. Le championnat est difficile est encore plus que ce qu’on imaginait. Il faut que les gens s’en rendent compte. »

Enfin, Mignoni évoque les performances de Michael Claassens : « Il vient du championnat Anglais ou la culture est différente. Pour des piliers, des demis de mêlée et d’ouverture, c’est plus compliqué en France car les mêlées sont plus dures et il y a plus de bagarre dans les rucks. En Angleterre, avec un arbitrage différent, un demi de mêlée a plus de ballons propres. Tout ça fait que Mike a eu des débuts timides. A Oyonnax, il a fait son meilleur match de la saison. Il a rattrapé des coups et traversé la défense plusieurs fois. C’est un gros travailleur avec un bon état d’esprit. Avec les retours de Titi et Fred, on va pouvoir plus tourner. »