Arrivé à Toulon en provenance du Racing Métro, le talonneur Benjamin Noirot souhaite relancer sa carrière avec un nouveau challenge, dans une nouvelle région. Très peu utilisé la saison dernière par le staff Francilien, l’ancien Racingman va devoir faire ses preuves pour espérer décrocher une place de titulaire, il en est conscient.

Voici ce qu’il a confié à Rugby Infos Toulon quelques jours après son arrivée dans le Sud de la France. Extrait:

Qu’as tu découvert depuis ton arrivée à Toulon ?

J’ai la chance de connaître quelques personnes ici. Mon déménagement et mon installations se sont bien passées. J’ai fais exprès de venir avec de l’avance pour me sentir bien.

Tu n’as donc pas pu profiter de beaucoup de vacances ?

Non, je suis parti un peu à Biarritz et un peu à Dijon, ma ville natale.

Quel a été ton programme avant la reprise des entraînements collectifs ? 

Entraînement seul le matin et l’après-midi, j’en ai profité pour me balader dans les environs. Et quelques excursions pour découvrir la région, même si gamin, j’ai passé quelques vacances ici. Mais j’ai envie de bien connaître mon nouvel environnement.

Peut-tu nous expliquer ce qui t’as convaincu de venir au RCT ?

Bien avant leur victoire en H-Cup et leur défaite en finale du Top 14, j’avais conscience que le projet de Mourad Boudjellal était très intéressant. Et le fait d’être managé par Bernard Laporte va être très enrichissant. Ce nouveau projet va me permettre de me relancer. C’est un challenge dans lequel j’espère m’épanouir.

Est-ce que tu avais d’autres contacts ou Toulon a-t-il été rapidement une évidence ?

J’ai eu d’autres contacts, mais dès que Toulon m’appelé, j’ai vite fait mon choix.

Avant de signer, comment percevais-tu le RCT ? 

Comme une équipe composée de très grands joueurs internationaux avec une densité physique et un système de jeu bien en place. On l’a vu avec les résultats de l’an dernier.

Le RCT traîne pourtant une image négative et est souvent critiqué…

En France, on n’est peut-être pas habitué à entendre certaines choses… Mais personnellement, ça ne m’a jamais choqué. Après, je suis joueur. Mon travail, c’est sur le terrain. Ce qui se passe en dehors ne m’intéresse pas, je fais abstraction.

Enfin, à Toulon, ça va être difficile de faire abstraction du contexte…

Je sais où je tombe ! A moi de faire mes preuves et de retrouver les terrains. Car ça n’a pas été facile la saison dernière. Je veux prouver qu’ils ont fait le bon choix en venant me chercher.

Tu n’as été titulaire qu’à trois reprises en Top 14 la saison dernière au Racing. Comment l’expliques-tu ?

C’est justement le problème. Je n’ai jamais eu d’explications. Et quand j’en ai demandé, on ne m’en a pas donné non plus. C’est pour cette raison que j’ai vécu une année difficile. J’ai passé les trois saisons précédentes à jouer tous les matches, et là, je n’ai plus joué sans raison. C’est compliqué. Et vu que j’ai signé très tôt pour Toulon, c’était encore plus facile pour eux de ne pas me faire jouer.

Dans quel état d’esprit es-tu ?

J’ai pris une claque dans la gueule la saison dernière. Je suis revanchard. Le rugby est ma passion. S’entraîner toute la semaine pour rester à la maison, c’est frustrant. J’arrive avec une fraîcheur physique et mentale, avec un gros état d’esprit pour prouver que je ne suis pas à la retraite.

La concurrence s’annonce rude… 

Ce n’est pas une surprise… Je pense que cette concurrence sera saine. Si les choix et les explications sont justifiés, on accepte toujours. S’ils sont meilleurs que moi et que je ne joue pas, je n’aurais rien à dire. Je n’aime pas l’injustice, c’est tout. Après, s’ils sont venus me chercher, c’est qu’il y a des raisons.

A 32 ans, tu as encore des choses à apprendre ? 

Tous les jours ! Le rugby évolue, il faut évoluer avec et s’enrichir des autres.

Est-ce que tu connais des joueurs de l’effectif ou débarques-tu dans l’inconnu ?

J’ai joué avec Sébastien Tillous-Borde à Biarritz et Nicolas Durand au Racing. J’ai été entraîné par Jacques Delmas à Biarritz. Ce n’est donc pas comme un grand saut dans l’inconnu. Au contraire, je sais ce qui peut se passer.

Est-ce que le parcours de Toulon t’a impressionné l’an dernier ? 

Non, je m’y attendais. Ils ont de l’expérience, le coach, les joueurs, pour gagner des titres. J’aurais aimé qu’ils réalisent le doublé. Mais je reste persuadé que l’équipe a l’envie de repartir pour gagner de nouveaux titres. Ce qui est difficile, c’est la succession des matches de haut niveau. Et quand on voit les matches, Toulon, Clermont ont manqué de fraîcheur mentale et physique. Ça a joué en défaveur du RCT en finale du Top 14.

Pour la saison qui vient, est-ce que le match contre le Racing est coché sur ton agenda ?

Non ! J’attends tous les matches avec impatience. Je suis passé à autre chose. C’est une autre page qui se tourne, une nouvelle aventure et un nouveau challenge.