Le manager du Rugby Club Toulonnais, Patrice Collazo s’est confié en conférence de presse à l’issue de la large victoire bonifiée de ses joueurs contre le Stade-Français Paris (38-5), ce dimanche soir au Stade Mayol, à l’occasion de la troisième journée du Top 14.

Ce-dernier est bien évidemment heureux de cette victoire bonifiée.

Cependant, il précise que ses joueurs ont raté énormément d’actions tout au long de la rencontre.

Il regrette le manque de réalisme de son équipe qui n’a pas su concrétiser la majorité de ses moments forts. Extrait:

« Je ne sais pas si on a construit ce succès. Mais au-delà du résultat, je sais qu’on en a oublié plus de la moitié en route. Je pense qu’on a eu des manques dans la construction quand même. En première mi-temps, le nombre de fois où on est dans la zone de marque pour repartir au bout de 13 minutes avec seulement 3 points alors qu’on y est entré quatre fois… Uff ! Et je ne parle même pas de la deuxième mi-temps. Donc effectivement, on s’est donné les moyens d’avancer dans le match, mais ce qui me dérange, c’est beaucoup de précipitation et d’imprécision dans la zone de marque. Même si le score est acquis, je pense que… Quand on joue et que l’on fait des erreurs, l’équipe adverse ne se gène pas pour nous pointer. Je trouve qu’on a manqué de réalisme à certains moments. »

Il a néanmoins apprécié que ses joueurs aient respecté le plan de jeu travaillé à l’entraînement cette semaine. Extrait:

« On connait la qualité du Stade-Français et de leur mêlée. Ils avaient besoin de points comme nous sur un début de saison approximatif. On est plusieurs équipes dans ce cas-là. J’ai envie de dire qu’on a entamé le match comme on a construit notre semaine : avec beaucoup d’intensité. On a mis en place tout ce que l’on avait travaillé, on a respecté le plan de jeu mis en place avec les joueurs. Sur ça, c’est positif. Cela prouve que lorsque l’on met la disquette la semaine, on se donne l’opportunité de bien démarrer le match contre une équipe qui avait besoin de points comme nous et qui était aux abois pour lancer sa saison. Donc ça, c’est positif. La semaine que l’on a fait est en adéquation avec le contenu du match, mis à part les approximations. »

Il estime que ce dimanche soir contre Paris, son équipe a effectué un condensé de ses deux premiers matches contre Montpellier et le Stade-Toulousain. Extrait:

« Contre Montpellier on y avait mis beaucoup d’engagement mais on avait été très timoré dans le contenu car on n’avait pas de vécu collectif. A Toulouse on arrive à mettre des choses en place sur la première mi-temps. Et ce soir, je trouve que l’on a fait le condensé des deux matches en tenant 80 minutes dans l’engagement. Même si l’essai du Stade-Français est anecdotique sur le score à la fin, ça part d’une relance que l’on tente dans nos 40 mètres alors que l’on n’a pas d’avancée. Je leur ai dit à la mi-temps que le challenge était de ne pas encaisser de point. Même là, on donne un essai car il y a pénalité pour eux, penaltouche et ça marque derrière. Donc ce sont des scories. »

Après les deux essais marqués coup sur coup en début de seconde période par Thomas Salles et Aymeric Luc, le RCT a connu une petite période de flottement. Patrice Collazo a cerné le problème : les pénaltouches ratées. Extrait:

« Après les deux essais rapidement marqués en deuxième mi-temps, on perd le rythme car on n’a pas la conquête en touche, tout simplement. A partir de là, quand vous allez en pénaltouche pour marquer l’adversaire, finalement vous ne les marquez pas, ils récupèrent le ballon. On ne les marque pas mentalement et physiquement. On laisse le Stade-Français en vie. Nous, on se met le bourdon. On amorce de belles actions puis on a jeté des ballons dans le trafic, sur des passes hasardeuses alors qu’il y a eu de bonnes séquences avec du jeu debout. Pour maintenir un certain rythme dans le match, il aurait fallu conclure à chaque fois que l’on ait été en pénaltouche. Et je crois qu’on n’en a pas conclu une seule. On sait donc sur quoi on doit travailler. »

Pour conclure, Patrice Collazo explique avoir apprécié la bonne défense de son équipe ce dimanche soir. Extrait:

« On a bien défendu la ligne ce soir. On n’a pas été mis en difficulté par le Stade-Français, à part sur ce ballon porté car on a surjoué alors qu’on a le vent. Même à la mi-temps avec le score acquis, on avait le vent. Se servir des conditions, gagner des mètres au pied, enfermer le Stade-Français qui était obligé de faire le jeu car ils étaient obligés de faire le jeu pour sortir du rythme de leur match… On a été assez prolifiques en défense. On a gagné beaucoup de collisions. On a récupéré beaucoup de ballons sur turnover. La défense est un point positif ce soir. Dès qu’on a eu à défendre la ligne, on a récupéré le ballon soit par turnover soit on a fait éclater le ballon au Stade-Français. Sur le caractère c’est bien. Le seul bémol, c’est la finition et les zones de marque. Là, ça va car tout s’enclenche. Mais quand ça s’enclenche moins… Quand il y a des pénalty sans goal, il faut les filer au fond quoi ! »