Fraîchement auréolé de son deuxième titre consécutif en H Cup, Toulon a déjà basculé vers sa finale de Top 14, samedi prochain contre Castres. Et rien n’a été laissé au hasard pour la réussite des troupes de Bernard Laporte.

En ayant déjà évacué le succès en H Cup
Il y a des signes qui ne trompent pas. Un an plus tôt, au lendemain du succès enregistré contre Clermont à Dublin, le RCT avait été salué par une centaine de supporters. Cette fois, ils n’étaient qu’une dizaine à avoir braver la pluie, ce dimanche, pour se présenter devant l’hôtel des protégés de  Bernard Laporte. Ces derniers ont volontairement affiché une certaine distance avec les médias. Cette fois, pas d’interviews à la volée à l’intérieur de l’hôtel. Bernard Laporte, Mourad Boudjellal et les joueurs Rouge et Noir sont venus s’exprimer à l’extérieur… sous la pluie.  Et selon leur président, certains joueurs « se sont couchés plus tôt » que l’an passé. En clair : Toulon a déjà basculé sur Castres. « Oui, cette H Cup, c’est un bon cadeau. Mais c’est dommage, il faut qu’on pense vite à la prochaine chose qui nous attend, cette autre finale », regrettait presque Jonny Wilkinson, dont la seule excentricité aura été de sortir avec sa femme pour acheter… des couches pour bébé.

En cloisonnant tout jusqu’à vendredi
Après avoir pu profiter de leur famille et de leurs proches après la finale – femmes et compagnes des joueurs avaient notamment droit à 24 heures d’intimité avec les leurs – les Toulonnais ont repris, dans la foulée d’adieux émouvants, la route du Vale of Glamorgan, ce fameux hôtel fastueux (musculation, vidéo, informatique, salles de soins…) et champêtre habituellement occupée par la sélection galloise. Les retrouvailles ne sont pas prévues avant samedi soir, jour de finale. Un huis-clos complet a été décrété jusqu’à vendredi et l’entraînement du capitaine, toujours suivi des conférences de presse de Bernard Laporte et de son ouvreur, Jonny Wilkinson.

En s’offrant une petite opposition contre… le pays de Galles !
Rien que ça. Mardi matin, le RCT s’entraînera, toujours au Vale of Glamorgan contre les Gallois. Les Varois feront office de sparring-partners de luxe pour le XV du Poireau, qui prépare sa tournée du mois de juin. Un entraînement prestigieux donc, mais pas trop viril, selon Bernard Laporte. « On va faire une opposition raisonnée parce qu’on a besoin de fraîcheur, de récupération. Ce sont eux qui l’ont demandé, assure l’entraîneur varois. Ce sera avants contre avants et trois-quarts contre trois-quarts. On ne peut pas faire un entraînement à 100 %. On a livré une finale samedi, nous. »

En misant à fond sur la récupération
Récupération. Voilà l’un des maitres mots de la semaine toulonnaise. Après avoir bénéficié des superbes installations du Vale of Glamorgan, le RCT, de retour sur le sol français mardi en fin de journée, jouira de celles… du Stade Français. Jeudi et vendredi, les Varois auront à leurs dispositions tous les équipements (salles de musculation, de vie, de vidéo et de soins) généreusement mis à leur disposition par le club parisien. Mercredi ? Repos total pour les héros de Cardiff.

En se nourrissant de l’esprit de revanche
Il y a le discours sincère et la langue de bois. Celle, notamment, maniée à merveille par Bernard Laporte ce dimanche. « Ça ne peut pas être une revanche. Il y a des entraineurs qui ne sont plus là, des joueurs qui n’étaient pas là non plus. Quelle revanche pour Xavier Chiocci ? Il ne jouait pas. Pour Craig Burden ? Il ne jouait pas non plus. Je peux vous en citer sept ou huit qui ne jouaient pas… alors on ne peut pas parler de revanche. » Son deuxième ligne Jocelino Suta a plus de mal à avancer masqué. « Ce serait bête de dire qu’il n’y a pas de revanche, assure-t-il. On a perdu l’an dernier. Là, on a vraiment envie d’aller chercher ce Bouclier qui nous échappe depuis quelques années. »

En laissant Boudjellal faire monter la sauce
Lorsque son club s’avance vers une des marches les plus hautes de son histoire, Mourad Boudjellal n’a pas son pareil pour faire dégonfler la machine. D’abord en déléguant le rôle du favori à Castres. « L’an passé, on y a cru. On pensait sincèrement que Castres n’était pas capable d’évoluer à ce niveau, a notamment affirmé le président toulonnais. Ils nous ont démontré qu’on avait tort. Ils méritent d’être pris au sérieux. Ils sont champions de France et à nouveau finalistes. On n’a pas le droit de se louper, cette fois. »

En se plaignant aussi. Forcément. « On a partagé le même hôtel que les Castrais. Ce n’était pas prévu, mais le groupe Pierre Fabre (propriétaire du CO, ndlr) avait dit que si les Castrais ne pouvaient pas loger dans le même hôtel, il ne réserverait plus dans le groupe Accor. L’histoire est vraie. On a fait avec… Ce n’était pas très agréable de croiser le Bouclier de Brennus dans l’ascenseur tous les quarts d’heure, même si les Castrais avaient le droit de fêter le titre. C’était le contexte, on se l’est mangé depuis un an. » Et en réclamant presque une récompense pour tout l’investissement englouti dans son club.  « Si le Bouclier était attribué en pesant l’investissement humain et émotionnel et les sacrifices qu’on a fait dans sa vie, je peux vous dire, il n’y aurait même pas de match samedi. »

Source: rmcsport.fr