Victorieux face à Pau samedi (32-12) lors de la dernière journée de la saison régulière, le RC Toulon disputera un barrage à Mayol face à Castres. Pour son président Mourad Boudjellal, le contrat est rempli.

Mourad Boudjellal, dans quel état d’esprit êtes-vous après cette victoire face à Pau ?
C’est une satisfaction de jouer ce barrage à la maison, ce qui était l’objectif prioritaire du club, après être dans les six. Pour un groupe en reconstruction, en année de transition, qui a mal géré l’après-Laporte, et ayant eu dans l’année une liste d’entraîneurs hallucinante, je trouve que ce n’est pas trop mal. Richard Cockeril, c’est un putain de bon entraîneur, sincèrement. Grâce à lui, j’ai envie de dire que le RCT est « en marche ».

Est-ce aussi dû au fait que les joueurs se responsabilisent sur cette fin de saison ?
C’est un ensemble de choses. Richard était la personne idoine pour ça. On reste sur quatre victoires consécutives, ce qui était totalement inespéré. On va jouer un quart, ça nous fait bizarre. On n’en a joué qu’un dans l’histoire du club, contre le Racing (ndlr : saison 2011-2012) : match d’anthologie avec un essai de Steffon Armitage sur une passe de David Smith. On sait que si on a la chance de gagner ce match, et j’en parle parce qu’on l’a subi par le passé, peu importe qu’on ait fini premier ou sixième : on est en demi-finale.

Attachez-vous tout de même de l’importance à faire le spectacle durant vos matchs ?
Non, ce qu’on veut c’est gagner des matchs, même sur des petites marges ça ne me dérange pas. Je parlais de putain de bon entraîneur mais là-bas à Castres, il y en a un (Christophe Urios) qui n’est pas mal non plus. Si on a la chance de passer Castres, on ne va pas fanfaronner. On sait qu’en demi-finale tout est redistribué, ça se jouera au Vélodrome, il faudra jouer l’équipe phénomène de ce championnat, La Rochelle. La différence, c’est que nous aujourd’hui, on connaît nos deux adversaires. La Rochelle n’en connaît qu’un des deux. On sait que si on bat Castres et La Rochelle, on est au Stade de France. J’espère que les Toulonnais répondront nombreux dans quinze jours et qu’on ne loupera pas ce qu’on a loupé l’année où l’on finit huitième. Il y avait des demi-finales au Stade Vélodrome, c’était dommage, je l’ai toujours en travers de la gorge. Ce serait quand même mieux d’y être.

Toulon se met à croire au bouclier de Brennus ?
Toulon se met à croire que d’une saison pourrie peut finalement naître quelque chose. Déjà, être au Vélodrome, ce serait exceptionnel pour cette saison. Si on va au Vélodrome, avec le quart de finale de coupe d’Europe, on sera dans les deux ou trois meilleures équipes françaises de la saison en termes de bilan. Si on peut faire mieux, on le fera. Mais ce n’est pas mal, pour une année « brouillon ».

Pouvez-vous préciser la position du club par rapport à Nonu (sanctionné en interne pour ses gestes dangereux en matchs) ? Est-ce une stratégie pour réduire la future sanction de la commission de discipline ?
On estime que ça fait plusieurs fois qu’on lui dit et qu’il méritait une sanction, donc on lui en a donné une. Si la commission de discipline veut lui en donner une de plus, on ne pourra rien faire, mais je vais monter à Paris le 17 mai pour le défendre. C’est la différence entre le super 15 et le Top 14. Ce serait bien que ce soit équitable. J’espère qu’en commission, ils vont comprendre que l’interprétation, c’est l’intelligence de la lecture. Un match en demi-finale, en quart ou en finale n’a pas la même valeur qu’un match en phase préliminaire, dont on se fout souvent complètement. Là on a des matchs au carré, donc il faut qu’ils en tiennent compte. Priver un joueur d’un quart de finale, c’est aussi fort que le priver de quatre, cinq ou six matchs en phase préliminaire. Ce n’est pas du tout la même valeur. On ne peut pas tout traiter de la même façon.

Concernant Leigh Halphenny, pourrait-il jouer une éventuelle demi-finale ?
Je crois qu’il part juste après la demie. Ça a été le deal avec lui, on connaissait le tarif en le re-signant. Il n’est pas responsable de la situation, les responsables sont ceux qui organisent des tournées, des calendriers, en se foutant royalement du calendrier du championnat qui représente plus de la moitié de l’économie du rugby mondial. Il faut dire qu’on est pas trop représenté dans les instances du rugby, j’espère que Bernard Laporte pourra y entrer. Ce n’est pas normal que ça se passe comme ça.

Source: rugby365.fr