Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le troisième ligne Toulonnais Steffon Armitage est revenu sur la soirée organisée au Palais Neptune de Toulon en son honneur, afin de recevoir l’oscar du bi-hebdomadaire.

Il évoque sa satisfaction d’évoluer à Toulon, son envie de tout gagner avec le RCT lors des prochaines saisons et très brièvement son éventuel prochain parcours international. Extrait:

Vous sembliez ému, à la fin de la cérémonie…

Forcément, c’est touchant. Il y a tellement de joueurs dans notre équipe qui auraient pu mériter une telle récompense à ma place. Prenez Juan Smith ou Juan Martin Fernandez Lobbe : quand je gratte un ballon, c’est qu’ils ont plaqué avant. J’ai besoin d’eux ! C’est l’équipe entière qui méritait une récompense. (Il marque une pause) À la fin, je ne savais plus quoi dire. J’étais vraiment heureux.

La légende disait le doublé impossible. En avez-vous douté pendant la saison ?

Déjà, pour le faire, il faut y croire ! Je savais qu’on pouvait le faire. Regardez les joueurs qui composent notre effectif ! À Toulon, vous ne venez pas pour rien. C’est pour gagner des titres et ce n’est pour rien d’autre que vous êtes ici. Et nous ne voulons pas nous arrêter ici.

L’appétit est-il aujourd’hui intact, malgré ce doublé ?

Il y a tellement de gens qui aimeraient être à notre place. Le rugby, nous aimons ça depuis que nous sommes jeunes et aujourd’hui, c’est notre métier. Quand on sort de la maison, c’est pour aller jouer au rugby. Bien sûr qu’il y a toujours de l’enthousiasme ! C’est une logique ici, qui touche les nouveaux dès qu’ils arrivent. Justement, il y a eu aussi un peu de recrutement, ce qui amène de la fraîcheur.

Quelle est la prochaine étape ? Vous reste-t-il des rêves ?

Mon rêve, c’est de gagner des titres chaque année que je joue au rugby. Il me reste au moins cinq ans à jouer. C’est bien simple : je veux tout gagner ! Dix titres ? N’est-ce pas irréel ? Quand nous partirons de Toulon, il faut que nous soyons entrés dans l’histoire. C’est ce qui est paradoxal : quand vous commencez à gagner des titres, vous en voulez immédiatement plus encore.

Vous évoquiez, pendant la soirée, votre meilleur souvenir : un titre remporté, dans un tournoi mineur, mais avec vos deux frères dans l’équipe. Le fait que Delon soit aussi de l’aventure de la dernière saison a-t-il compté pour vous ?

C’est magnifique ! J’ai tout fait avec mon frère. Nos premiers matchs internationaux, nos premiers titres. Désormais le doublé. Delon, je joue pour lui. Pour lui faire plaisir. Alors je travaille encore plus pour être meilleur. Je crois qu’il fait pareil. Quand je suis parti des London Irish, c’était pour m’éloigner de lui et un an après, il me rejoignait à Toulon. Nous ne nous séparons pas. Je crois qu’il m’aime trop !

Il reste votre petit frère, Guy, qui est aux London Irish…

Jouer au plus haut niveau avec mes deux frères, c’est toujours un rêve en moi. On ne sait jamais… 

Toute la soirée, la question de votre futur international, entre la France et l’Angleterre, est revenue sans que vous apportiez la réponse. Toujours rien ?

Ma préoccupation, à l’heure actuelle, c’est d’être bon. Si c’est le cas et qu’on m’appelle, alors on verra. Mais honnêtement, cela ne devrait pas être ma décision. C’est aux sélectionneurs de voir.