Quel est le meilleur 16e homme de l’Hexagone ? La question divise les supporters. Mais il n’est pas complètement fou de penser que Clermontois et Toulonnais sont parmi les meilleurs publics de France ! Jacques Noble, le président de la Pena Baiona à Jean-Dauger, référence dans le Top 14 et plusieurs fois reconnu comme le meilleur public par la LNR, est sans doute l’un des mieux placés pour nous conforter dans l’idée que Clermont et Toulon peuvent compter sur des seizièmes hommes solides, forts sur les appuis et jamais avares pour relancer leur équipe même quand la situation paraît mal embarquée :

« Ce sont les deux meilleures ambiances du Top 14 quand nous nous déplaçons, même s’il ne faut pas oublier La Rochelle. Clermont est un déplacement toujours sympa à faire et c’est toujours un plaisir de se retrouver le XV montferrandais. À Toulon, l’association des supporters « Les Fadas » fait un énorme boulot. Ils sont très structurés et font de superbes opérations. Michelin est toujours plein avec un public fidèle mais ce n’est peut-être pas aussi chaud qu’à Mayol. C’est plus près de la Méditerranée donc ça paraît logique (rires). »

TONER CONTENT D’ÉVITER MAYOL

Quand les matchs à élimination directe pointent le bout de leur nez, supporters auvergnats et varois sont aussi sur le pied de guerre. Leur rencontre à Geoffroy-Guichard en demi-finale du Top 14 2010 est entrée dans la légende. David Strettle, l’ailier des Saracens, est bien conscient que ce samedi à Saint-Etienne, il ne faudra pas être allergique au bruit :

« L’atmosphère sera incroyable, on s’y attend et on est prêt. C’est excitant, même pour nous. On sait que cela peut créer un écart entre les deux équipes. De notre côté, cela peut être un petit plus, avec la perspective de remporter une victoire qui marquera l’histoire, dans une telle ambiance. Mais quand ce sont vos propres supporters qui poussent, cela devient un gros plus. Vous êtes transcendés. Vous mettez plus d’intensité dans tout ce que vous faites. »

Devin Toner, le deuxième ligne du Leinster et de l’équipe d’Irlande, est habitué à ce genre d’atmosphère et il est sûr d’une chose avant d’affronter Toulon : « Il n’y a pas photo. Je préfère mille fois jouer à Marseille plutôt qu’à Mayol. Mayol est une véritable cocotte-minute prête à exploser à chaque exploit des Toulonnais. »

QUID DES ARBITRES ?

Des supporters qui peuvent facilement arriver à déstabiliser l’équipe adverse, tout du moins à déconcentrer un joueur ou deux joueurs. À ce niveau-là, cela peut suffire pour faire définitivement basculer un match. Et si les adversaires ressentent la pression et les broncas venues des tribunes, il peut en être de même pour l’arbitre. Franck Maciello, DTN adjoint de l’arbitrage en France, tient à minimiser cet argument :

« Il est certain qu’un arbitre qui n’est pas très expérimenté peut être impressionné par une forte ambiance comme celle que peuvent mettre Clermontois et Toulonnais, deux des publics les plus bruyants du Top 14. Si c’est le cas, il ne pourrait en aucun cas être sélectionné pour des rencontres de cette envergure. Ce week-end, ce sont John Clancy et Wayne Barnes au sifflet. Ils sont habitués à officier lors des 6 Nations. Les arbitres d’un tel niveau sont préparés comme des joueurs. Ils sont en mesure de gérer tous les aspects de l’environnement à commencer par la pression populaire. La gestion du stress fait partie des principaux critères qui permettent de prendre du grade dans une carrière. Je n’ai aucun doute vis-à-vis d’arbitres de ce calibre. »

Un coup d’oeil sur l’historique de la Coupe d’Europe permet de prendre conscience de l’avantage d’évoluer devant ses supporters : sur trente-six demi-finales, on compte vingt-trois victoires à domicile pour treize défaites. Clermont et Toulon sauront-ils confirmer les statistiques ?

Source: Midi Olympique